Quatre jeunes journaliers dans les champs agricoles de Sidi Allal Tazi ont été traduits, dernièrement, devant la Cour d'appel de Kénitra pour avoir enlevé et séquestré une mineure. Ces derniers avaient exigé une rançon de 10.000 DH. Nous sommes à Sidi Allal Tazi. Hafida, qui a quitté l'école du primaire, est restée au foyer pour aider sa mère, à faire les courses et à attendre celui qui demandera sa main quand elle sera adulte. À son seizième printemps, elle croisait de temps en temps des jeunes hommes du douar qui la harcelaient, qui lui exprimaient leurs sentiments, qui souhaitaient avoir un petit rendez-vous avec elle et qui rêvaient de passer quelques moments en sa compagnie loin des regards des curieux. Seulement, Hafida ne leur accordait aucune attention, ne répondait même pas à leurs harcèlements, les ignorait comme si elle ne les croisait pas. Elle ne se plaignait même pas de leurs comportements. Elle faisait, toujours, semblant de n'avoir rien entendu. Certes, ces jeunes hommes du douar s'exprimaient oralement, mais, jamais personne ne l'a touchée. C'est pourquoi elle n'a jamais pensé renoncer à faire un tour dans les champs agricoles. Elle sortait, chaque après-midi, de chez elle, quand elle terminait les tâches domestiques, pour y faire un tour. Et le soir, elle retournait chez elle. Seulement, ce jour du mois d'avril, elle a remarqué un camion qui se dirigeait vers elle. Hafida a tenté de l'éviter. Mais en vain. Il s'approchait d'elle. Elle a commencé à courir. Il n'y avait personne. Le camion roulait derrière elle. Tout d'un coup, il s'est arrêté. Elle s'est arrêtée également pour protester contre le chauffeur. Celui-ci a quitté le volant, a ouvert la portière du camion, en est descendu et il est allé vers Hafida. Lorsqu'il s'est approché d'elle, trois autres jeunes hommes sont descendus du camion et l'ont rejoint. Le chauffeur du camion s'est tenu devant elle sans dire le moindre mot. Puis, il l'a embrassée sur la joue. Ses trois amis se tenaient derrière lui en souriant. Hafida a reculé. Le chauffeur du camion lui a demandé de l'accompagner. Où ? Il ne lui a rien dévoilé. Elle a refusé. Et c'était la violence qui a commencé. Tous les quatre l'ont enlevée. Rapidement, ils se sont dirigés vers le camion. Et ils l'ont jetée dedans comme s'ils ont largué une marchandise. Et le chauffeur a démarré à toute allure. Une demi-heure plus tard, il s'est arrêté. Hafida sanglotait, les suppliait de la relâcher, de ne pas lui faire de mal, de ne pas la violer. L'un d'eux lui a demandé de leur donner le numéro de téléphone de son père si elle souhaitait ne pas être violée. Après avoir noté le numéro, il a téléphoné à son père. «Allô, ta fille est entre nos mains et nous avons besoin de dix mille dirhams si tu veux qu'on la relâche», lui a-t-il dit sur un ton sérieux. L'interlocuteur l'a menacé de ne pas alerter les gendarmes : «On va la tuer si tu alertes les gendarmes». Et pourtant, le père s'est dépêché vers les gendarmes pour leur raconter que quatre jeunes hommes séquestraient sa fille et lui avait demandé une rançon pour la relâcher. Aussitôt, les limiers de la Gendarmerie royale ont entamé leurs investigations. Ils ont demandé au père de la fille séquestrée une somme de dix mille dirhams et de les rencontrer. Ils lui ont demandé de garder son calme sans s'inquiéter. Les gendarmes ont été bien préparés pour le coup. Peut-être qu'ils seraient en face d'une bande bien structurée et bien armée. Le jour «J». Le père de Hafida a rassemblé la somme de dix mille dirhams. Il a pris le chemin vers le lieu de la rencontre avec un membre de la bande, juste à côté d'une station-service au centre de Sidi Allal Tazi. Les limiers de la Gendarmerie royale le suivaient sans être remarqués. Lorsque le père y est arrivé, quatre jeunes hommes l'ont rejoint. Ils sont arrivés à recevoir l'enveloppe contenant la somme lorsque les limiers les ont arrêtés. Il s'agit de quatre jeunes hommes, journaliers dans les champs agricoles, demeurant dans un douar situé un peu plus loin de celui où demeure Hafida.