À l'occasion des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, le Maroc a émis des réserves sur la hausse de la tarification des prêts de la Banque mondiale. Le Maroc a émis des réserves sur la révision à la hausse de la tarification des prêts de la Banque mondiale. C'est ce qu'a déclaré Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, dans une déclaration distribuée aux membres du comité de développement de la Banque mondiale (BM) et du FMI, réunis à Washington dimanche 25 avril. Et de poursuivre, «il est nécessaire d'approfondir les débats autour de cette question en tenant compte du caractère d'institution de développement de la banque et des besoins énormes des pays à revenu intermédiaire qui sont les principaux clients et pourvoyeurs de revenus de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), principale organisation du Groupe de la BM». Aussi a-t-il souligné la nécessité de poursuivre l'amélioration de la gouvernance institutionnelle, la transparence et l'efficacité opérationnelle de la BM afin de mieux l'adapter aux nouvelles réalités économiques et aux défis de développement du 21è siècle. Concernant la composante relative au poids économique des Etats membres dans l'économie mondiale, M. Mezouar a précisé que celle-ci devrait donner plus d'importance au PIB en parité du pouvoir d'achat afin de mieux refléter le dynamisme économique des pays. Ainsi, lors des réunions des groupes des gouverneurs arabes et africains, en marge des réunions de printemps de la BM et du FMI, le Royaume a été représenté par une délégation conduite par le directeur du Trésor et des finances extérieures au ministère de l'Economie et des Finances, Zouhair Chorfi, et comprenant des responsables du ministère délégué chargé des Affaires économiques et générales et de Bank Al-Maghrib. Par ailleurs, dans sa déclaration, M. Mezouar a dit partager les conclusions de la Banque sur le processus d'adaptation qui devra être engagé et qui passera par une révision de ses missions qui doivent être désormais focalisées sur la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité, la création des opportunités de croissance, la conception de modèles coopératifs, le renforcement de la gouvernance, et la gestion des risques et l'anticipation des crises. «Nous adhérons aux objectifs de la réforme qui visent l'amélioration des instruments financiers de la banque, la simplification des procédures opérationnelles et un plus grand partage des missions entre le conseil et le management», a encore indiqué M. Mezouar, dans cette déclaration faite au nom du groupe constitué de l'Afghanistan, l'Algérie, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie. À cette occasion, la délégation marocaine a pris part à un déjeuner de travail sur la conférence de «Bali et les changements climatiques», qui a été l'occasion de poursuivre les débats sur les questions relatives aux changements climatiques et la stratégie de financement liée à cette problématique. L'accent a été mis lors de cette rencontre sur l'importance des ressources devant être mobilisées pour développer des actions tant d'adaptation que d'atténuation des effets des changements climatiques. Il a ainsi été souligné que ces ressources doivent être additionnelles et ne doivent pas venir en substitution des financements accordés dans le cadre de l'aide publique au développement.