L'aventure tunisienne des Lions de l'Atlas a commencé vendredi dernier. L'ambiance était bon enfant à bord de l'avion qui les menait à Tunis et le moral était au beau fixe. Durant 2h20 de vol, le football a dominé toutes les conversations. Neuf heures du matin ce vendredi 23 janvier à la salle n° 8 de l'aéroport Mohammed V. Les passagers à destination de Tunis attendaient patiemment le début de l'embarquement. Un premier retard d'une quinzaine de minutes a été annoncé, suivi de plusieurs autres. L'avion, qui devait effectuer ce vol a eu quelques soucis mécaniques (un pneu à changer) et a dû subir une petite révision, sécurité oblige. Ce n'est finalement que vers 11h00 que les passagers ont pu monter à bord de ce Boeing de la Royal Air Maroc qui assurait la liaison Casablanca-Tunis. Une petite surprise les attendait : Les Lions de l'Atlas en compagnie de leur staff technique et médical à bord du même avion. Ces derniers, avec leurs costumes bleus se sont vite transformés en l'attraction principale du vol. Autographes à signer par ci, photos à prendre par là. Bref, ils étaient très sollicités tout au long des deux heures et 20 minutes que ce vol a duré, au point que le personnel navigant, hôtesses et stewards, ont été obligés d'intervenir pour demander aux gens de rejoindre leurs sièges lors du décollage et de l'atterrissage. Décontractés, les footballeurs marocains avaient chacun une petite occupation, écouteurs aux oreilles ou livres aux mains. Abdessalam Ouaddou, féru d'informatique, a préféré regarder un film sur son ordinateur portable, en ayant tout de même cinq petites minutes pour expliquer à une Française assise à ses côtés le déroulement des éliminatoires de la CAN 2004. Et on a beaucoup parlé foot lors de ce vol. Pas uniquement avec les joueurs de l'équipe nationale. Les passagers férus de cette discipline sportive puisque voyageant en Tunisie pour assister, pour la plupart, à la Coupe d'Afrique des nations, n'ont cessé d'évoquer les chances de telle ou telle sélection d'accéder au second tour. Les conversations concernaient dans la majorité des cas le groupe D, dans lequel évolue le Maroc aux côtés du Nigeria, de l'Afrique du Sud et du Bénin. Le groupe de la mort ferait deux victimes lors du premier tour, tous en sont conscients. Mais qui seront-elles. « Difficile d'évaluer les chances des quatre équipes en lice dans ce groupe. Toutes pourront accéder aux quarts de finales, même la sélection béninoise qui participe à sa première Coupe d'Afrique », estime le milieu de terrain du club bulgare de Lovech, Mourad Hdioued. Le sélectionneur national Baddou Zaki et son adjoint Abdelghani Bennaciri se tenaient tous les deux dans un coin, ne se mêlant pas beaucoup aux conversations. Les deux cadres techniques étaient conscients que l'aventure tunisienne ne fait que commencer. Les choses sérieuses n'allaient commencer que plusieurs jours plus tard, un mardi en début d'après-midi contre un géant du football africain. « Ce ne serait pas facile, mais nous gardons confiance en ces jeunes talents », a conclu l'ancien keeper des Lions de l'Atlas lors de l'épopée 1986. Les Lions étaient sur toutes les lèvres à bord de cet avion qui transportait également des dizaines de supporters des Lions du Teranga, en escale à Casablanca sur leur chemin pour Tunis. Les noms de Hadji Diouf, Ferdinand Coly ou le capitaine Pape Malick Diop se mêlaient à ceux de Noureddine Naybet, Jaouad Zaïri ou encore Talal Karkouri. Une seule question occupait l'esprit de ces dizaines de fans : Qui des deux races de lions, de l'Atlas ou du Teranga, criera le plus fort lors de cette compétition footballistique continentale ? Les prochains jours apporteront certainement la réponse. Arrivés à l'aéroport de Carthage, joueurs, staff technique et médical ont été accueillis par l'ambassadeur du Royaume à Tunis, M. Abdellah Belakziz et par le chef de la délégation marocaine pour cette CAN, Mohamed Moufid, secrétaire général de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), présent à Tunis depuis une semaine déjà. L'ambition, l'enthousiasme mais surtout la confiance en ces jeunes footballeurs étaient au rendez-vous. • DNES en Tunisie Fadoua Ghannam