Publié récemment, «La Renaicendre», premier ouvrage de Nicole Elgrissy Banon, raconte les mémoires d'une Juive marocaine fortement attachée à sa patrie le Maroc. «La Renaicendre ou mémoires d'une Juive marocaine et patriote», est l'intitulé du premier ouvrage de Nicole Elgrissy Banon. Cet ouvrage qui vient d'être publié est désormais disponible dans toutes les librairies raconte par la voie de l'auto-dérision des scènes de la vie des Juifs marocains. Nicole Elgrissy Banon, 51 ans, nous plonge dans les souvenirs de son enfance au Maroc, l'exode massif survenu entre les années 60 et 70 des suites de la guerre des six jours, une guerre dont les répercussions dureront selon elle 60 ans. Elle nous plonge avec subtilité dans un pan de l'histoire des Juifs marocains tantôt oubliée, tantôt occultée par ces derniers et une grande partie du monde. Rappelons que dans les années 60, le Maroc comptait une communauté de 600.000 Juifs, aujourd'hui il n'en reste plus que 3.000. «Je souhaite que mon livre contribue à mettre enfin de l'ordre dans la tête de ces millions de Marocains fuyant sans cesse leurs réalités depuis plus de 40 ans , et qu'il rappelle à leur mémoire, des souvenirs volontairement enfouis dans des sables mouvants…», explique l'écrivaine. Et d'ajouter : «Je l'ai aussi écrit pour tous les Marocains qui n'aiment pas lire les livres qui ne leur parlent pas assez clairement de leur moi profond». Ainsi cet ouvrage traite un ensemble de sujets variés : la paix - la cohabitation - la rumeur meurtrière -le déracinement- la différence culturelle Séfarades-Ashkénazes- la souffrance des Juifs et des Palestiniens- le complexe identitaire. «La blessure morale conséquente à ma séparation de tous les miens en 1967 m'a sûrement valu des pouvoirs qui m'ont permis de vivre jusque-là sans trop de tracas : Écrire, savoir rire de tout mais surtout des drames, et faire rire tous ceux qui en avaient besoin pour survivre aux leurs», cette déclaration de Nicole Elgrissy Banon rend compte de la tonalité d'ensemble de «La Renaicendre». «Renaicendre», le titre de l'ouvrage exprime en quelque sorte cette prière de l'auteure qui inaugure le livre, «pour que tous les morts juifs marocains de la guerre israélo-arabe renaissent de leurs cendres pour nous dire que tout l'au-delà déplore le passé et nous implore de vivre un futur tous en paix. Amine. Amen. Ainsi soit Il». Par ailleurs, dans «La Renaicendre» l'auteur rend hommage aux Rois du Maroc qui ont été «de vrais Rois Mages à l'égard de tous leurs sujets juifs, dans leur façon exceptionnelle de les avoir aimés et protégés sans jamais faillir à leur devoir». Elle rend hommage au Maroc, son pays, seul pays au monde qui peut apporter la preuve concrète, par son passé et son présent, sur l'harmonie possible entre Juifs et musulmans. L'auteur présente ainsi le Maroc comme modèle de cohabitation entre les Juifs et les musulmans, modèle pour l'État d'Israël. «Au Maroc, nous l'avons prouvé pendant 4.000 ans ou plus. Il leur reste autant d'années de paix à rattraper».