Abdennacer Elkhabbouli estime que l'action syndicale au Maroc est en nette régression. ALM : Comment est venue l'idée de la constitution d'un cadre unifié qui réunit des syndicats indépendants ? Abdennacer Elkhabbouli : Nous avons pensé à la création d'un cadre unifié pour les syndicats indépendants du Maroc dans le but d'unifier nos efforts. Penser à la constitution d'une centrale syndicale unifiée vient aussi du constat que nous avons fait et qui montre que l'action syndicale au Maroc est en nette régression. La création d'un cadre unifié pour les syndicats indépendants du Maroc est l'initiative de plusieurs syndicats et qui a pour but de redynamiser la vie syndicale au Maroc qui est quasiment en stagnation. Vous avez exprimé votre refus quant aux résultats du dialogue social. Quelles sont vos raisons? Les résultats du dialogue social n'étaient pas à la hauteur de nos aspirations. Le gouvernement devait faire plus d'efforts et prendre plus d'initiatives pour améliorer les conditions matérielles de la classe ouvrière. Le renforcement du pouvoir d'achat des travailleurs ne peut qu'avoir un impact bénéfique sur l'économie nationale. Ce que nous reprochons aussi au gouvernement c'est le fait de n'avoir pas donné l'occasion à certains syndicats pour participer au dialogue social sous prétexte qu'ils n'avaient pas atteint le taux de représentativité requis. À titre d'exemple, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a une forte représentativité au niveau national et pourtant il n'a pas été invité par le gouvernement pour prendre part aux réunions du dialogue social. Cela est déplorable. Quelles sont les principales revendications de votre Syndicat ? Nous voulons une amélioration des conditions matérielles des fonctionnaires des collectivités locales. Nous insistons sur le fait que les fonctionnaires des collectivités locales doivent toucher les indemnités qui leur sont dues et bénéficier de la promotion. Le gouvernement a pris un certain nombre de mesures dans le cadre du dialogue social, mais nous avons constaté qu'il a du mal à mettre en application ces mesures au niveau des collectivités locales, notamment la suppression des échelles de 1 à 4. Et pour ce qui est de certains fonctionnaires des collectivités locales titulaires de diplômes supérieurs et dont la situation n'a toujours pas été régularisée, nous demandons à ce qu'elle le soit dans les plus brefs délais.