Croyant être la fiancée d'un quadragénaire, elle lui a tout donné. Malheureusement, elle l'a surpris en compagnie d'une autre jeune fille qui lui a avoué : «C'est mon fiancé». Elle est jeune, charmante, indépendante, employée dans une société étrangère installée au Maroc, touche un bon salaire et dispose d'une voiture. Il ne lui manquait qu'un jeune homme qui l'aimera sincèrement. Bien qu'elle possède une voiture, elle ne retournait pas chez elle, à midi, pour prendre son déjeuner. Elle préférait le prendre dans un restaurant situé non loin du siège social de la société où elle travaille. Après quoi, elle se rendait dans un café situé en face du restaurant. C'est là que ses regards ont croisé, il y a environ une année, ceux d'un jeune homme qui occupait la table d'en face. C'était comme un courant électrique qui a électrocuté son cœur et qui est passé en un clin d'œil par toutes ses veines. Un coup de foudre ? Sans aucun doute. Une séquence réelle qui s'est reproduite durant quatre jours successifs. Et lors de la cinquième, les sourires ont cédé la place à la conversation. Il s'appelle Mohamed, 41 ans, célibataire, simple employé dans une société, qui touche moins qu'elle. C'est du moins ce qu'il lui avait raconté lors de leur première rencontre. Depuis, ils ont commencé à partager la même table au café. Et il s'abstenait de la rejoindre au restaurant. Pourquoi ? «Je ne peux pas payer quotidiennement 40 dirhams pour le déjeuner. C'est le coût d'un repas pour toute ma famille», lui a-t-il répondu ironiquement. En fait, elle est tombée amoureuse de lui pour plusieurs raisons : parce qu'il semblait être accroché à elle, parce qu'il l'aimait sincèrement, parce qu'il respectait ses parents et parce qu'il n'avait jamais honte de sa situation matérielle. C'est ce qu'elle croyait. Elle ne pensait qu'à lui surtout après lui avoir proposé l'idée de se présenter à sa famille pour la demander en mariage. Son rêve d'être sous le même toit avec un homme qui l'aime sincèrement sera-t-il réalisé ? Non. Le changement de ses comportements depuis le jour où elle lui a avoué son amour le confirme. Mais, son amour l'a rendu aveugle au point qu'elle n'a rien remarqué. Elle est devenue comme un jouet entre ses mains. Quand il lui a proposé de l'accompagner chez elle pour faire la connaissance de sa famille et il lui a demandé de n'aviser personne, elle n'a pas refusé. Mais, il n'y avait personne lorsqu'ils y sont arrivés. Il a couché avec elle contre son gré. Bref, il l'a violée. Et chaque dimanche, il lui demandait de lui laisser la voiture. En plus de cinq cents dirhams pour faire un tour avec ses parents et ses sœurs au centre-ville et les inviter à prendre un café... Vrai ou faux ? C'était un dimanche quand la jeune employée s'est rendue, à bord d'un petit taxi, en compagnie de sa cousine qui est venue lui rendre visite, à Aïn Diab. Quand elles sont rentrées dans l'un des cafés, la jeune fille a été surprise par son bien-aimé, Mohamed, en compagnie d'une jeune fille. Qui est-elle ? «Je suis sa fiancée», lui a répondu la jeune fille. «C'est moi sa fiancée», a répliqué la jeune employée. Mohamed a pris la fuite. Sagement, les deux jeunes filles se sont rendues, aussitôt, chez la police qui était en permanence, pour déposer plainte pour viol. Quand Mohamed a été arrêté, il s'est avéré qu'il ne s'appelle ni Mohamed, ni Nassim le nom qu'il avait donné à la deuxième fille. Bref, il usurpait différentes identités pour tromper les jeunes filles. Il s'est avéré également qu'il est un repris de justice qui avait purgé différentes peines d'emprisonnement pour escroquerie et émission de chèques en bois. Devant la Cour, il a nié avoir violé la jeune employée et qu'elle l'avait laissé faire de son plein gré et qu'il entretenait des relations avec des filles non pour profiter de leur argent et leur confiance. Une disculpation qui n'a pas joué en son faveur puisque la Cour l'a condamné à trois ans de prison ferme.