«The man who sold the world» des frères Noury sort aujourd'hui au Mégarama de Casablanca. Le PJD avait appelé à l'interdiction du film. «The man who sold the world», le deuxième long métrage des frères Noury sort aujourd'hui au Mégarama de Casablanca. Suscitant toutes sortes de réactions, ce film n'a laissé personne indifférent, dès son avant-première au Festival international du film de Marrakech. D'un côté, il y a eu ceux qui ont aimé son originalité, sa différence par rapport à ce qui se fait au Maroc, voyant en ce film «une petite révolution du cinéma marocain», techniquement et esthétiquement. D'un autre côté, il y a eu des réactions d'incompréhension et de confusion notamment par rapport à la thématique du film en l'occurrence le «bonheur». Un sujet existentiel et philosophique que les frères Noury ont voulu traiter en restant plus ou moins fidèles au roman «Un cœur faible» écrit en 1848 par Fedor Dostoïevski, une œuvre elle-même complexe. Aussi Imad et Swel Noury ont voulu dépouiller l'histoire du film de toute référence temporelle, spatiale, culturelle ou religieuse. Parmi les détracteurs du film, s'est manifesté le Parti islamiste de la justice et du développement (PJD) qui a carrément appelé à l'interdiction du film, allant jusqu'à adresser au Premier ministre Abbas El Fassi le 10 décembre 2009 une lettre signée par Abdelilah Benkirane, le secrétaire général. Ce dernier demande d' «ouvrir une enquête sur un film qui a osé traiter de Dieu». Selon Swel Noury dans une déclaration à ALM, il s'agit là d'une mauvaise lecture du film. «Moi je n'ai vu aucun type d'atteinte à la morale, ni à la religion dans le film. «The man who sold the world», a été visionné par la commission du CCM qui en a aussi jugé ainsi », a-t-il souligné . Et d'ajouter : «Ce film a aussi participé sans souci au Festival du film de Dubaï, un pays très strict au niveau des mœurs». D'après la lettre du PJD, ce film «contient des scènes qui portent atteinte aux mœurs et aux sacralités. Pire, il traite d'Allah en utilisant des dialogues inadmissibles puisque l'un des acteurs a dit qu'Allah est trop occupé dans son isolement pour répondre aux implorations». «Je ne sais pas comment ces personnes cherchent des liens là où il n'en existe aucun. L'histoire du film se déroule dans une société lambda, dans un monde lambda, à une époque lambda et il n'a jamais été fait référence à aucune religion quelconque», a expliqué Swel Noury. «Les réactions des personnes qui ont vu ce film étaient mitigées. On préfère cela que le fait que des gens qui n'ont pas vu le film en parlent sans connaissance de cause. Les gens doivent aller voir ce film pour vérifier les rumeurs à son propos». Rappelons que The man who sold the world était sorti bredouille de la compétition du Festival international du Film de Marrakech, avant de décrocher un prix au Festival du film de Dubaï (du 9 au 16 décembre). Saïd Bey, l'un des deux comédiens principaux du film, a raflé le prix du meilleur acteur arabe de l'année.