Narjis Najjar, Mohamed Mouftakir et Hicham Lasri réalisent en commun «Terminus des anges», un film audacieux autour du sida. Le sida, c'est le sujet auquel s'attaquent les trois réalisateurs marocains Narjis Najjar, Mohamed Mouftakir et Hicham Lasri dans leur film «Terminus des anges» . Ce long métrage sera présenté en avant-première à la onzième édition du Festival national du film de Tanger du 23 au 30 janvier 2010. Dans ce film composé de trois parties autonomes, trois histoires s'entrecroisent, où le suicide d'un homme séropositif raconté - et, peut-être, expliqué - à travers le regard de ses deux femmes et d'un voisin. Prennent par dans la première partie réalisée par Narjis Najjar, les actrices Sanaâ Akroud et Bouchra Ahraich. Sanaâ Akroud, campe le rôle d'une femme devant rejoindre son mari à Casablanca. En pleine nuit dans une rue casablancaise, suspectée et fouillée par la police, elle se retrouve soudainement embarquée pour motif de prostitution surtout parce qu'elle emmenait avec elle des préservatifs. Dans la deuxième partie du film réalisée par Mohamed Mouftakir, c'est Nadia Megri qui occupe le rôle principal, celui de la première femme d'un séropositif qui s'est suicidé lui laissant une vidéo expliquant les motivations de son suicide. Dirigée par Hicham Lasri, la dernière partie du film met en scène les comédiens Sanaâ Alaoui et Salah Ben salah qui jouent le rôle de deux jeunes qui se rencontrent pour la première fois et qui veulent faire l'amour. Le jeune homme, un artiste raté et rêveur, marginal et lunatique voudrait passer à l'acte sans préservatif. La jeune femme épanouie mais plus lucide refuse malgré les divers arguments farfelus de son compagnon. Finalement, tous les personnages du film par un concours de circonstance subtil finissent au commissariat. «Terminus des anges», film inattendu et osé autour du sida, aborde, à travers les regards, la sensibilité et les styles particuliers de chacun des trois réalisateurs, le malaise des personnes séropositives dans la société marocaine. Et le défi était de taille pour la réalisation de ce film. Après un travail de réflexion autour du sujet, s'est mise en marche en commun l'écriture de scénario par les trois cinéastes. «Le défi était d'être efficace puisque les cinéastes ont en commun les mêmes objectifs, les mêmes moyens et partagent un même planning de tournages, et en même temps il fallait qui restent libre c'est-à-dire que chaque réalisateur respecte la vision de son confrère auteur de l'autre avec cette conscience de rapport à l'autre», a indiqué à ALM Hicham Lasri, le plus jeune des réalisateurs et le dernier à rejoindre le projet du film. Un autre défi de ce film produit par Lamia Chraïbi réside dans le casting. Il a fallu plusieurs mois pour trouver l'actrice marocaine qui accepterait de jouer nue. «Pour une des scènes du film où les deux personnages ne sont vêtus que de caleçons, il nous fallait trouver une bonne actrice qui soit à l'aise avec son corps, complètement engagée physiquement et (sans jeu de mot) qui donne chair au personnage», a expliqué Hicham Lasri. Et le choix s'est porté sur Sanaâ Alaoui.