Des espaces plus grands, des slogans interactifs ou musicaux pour des offres promotionnelles ou pour le lancement d'un produit… Les publicitaires donnent libre cours à leur imagination sur le Web. Certains internautes publiphobes en Europe écument et sont même obligés de payer pour surfer en paix. En effet, difficile de jongler avec le contenu des sites et la publicité sur Internet sans exaspérer les internautes… Au Maroc, la publicité poursuit son chemin doucement mais sûrement. Jusqu'à la fin du siècle dernier le marché national de la publicité sur la Toile était quasi inexistant. Depuis, les visiteurs de la Toile se sont familiarisés avec les bannières classiques qui apparaissent discrètement en haut des pages de sites Web. Et aujourd'hui, de nouveaux formats apparaissent. Ce sont des colonnes dressées à droite ou à gauche des pages ou qui se déroulent sur tout ou une partie de l'écran, ou alors des objets colorés qui flottent à travers la page… Tous ont en commun d'être nettement plus criard. A chaque fois, impossible d'y échapper. Comme sur un écran de télévision, il faut attendre la fin de la coupure-pub avant de reprendre lecture et surf. Et ce n'est pas tout : les slogans publicitaires se font dorénavant musicaux, interactifs et animés. Le but des agences de communication et des éditeurs de sites est de canaliser plus fortement l'attention et la navigation de l'internaute pour rassurer les annonceurs. Les nouveaux formats d'affichages jouent ainsi à fond la carte de l'intégration du Net dans les plans médias traditionnels. Le ton change et les éditeurs de site parlent d'image et de notoriété, plutôt que de taux de clics. Et ce n'est certainement pas les créatifs dans les agences de publicité qui s'en plaindront. Ces nouveaux formats leur offrent la possibilité de donner libre cours à une imagination bridée par des calibres trop étriqués. Reste à savoir si l'internaute est prêt à supporter d'être ainsi pris dans ces formats plus envahissants, alors que le temps d'accès sur le Web est déjà suffisamment long. En Europe et aux Etats-Unis, certains sites ont trouvé là un bon créneau et proposent désormais pour les internautes publiphobes des éditions électroniques sans publicité... à condition de payer. Quelques sites américains auraient déjà effectué de telles offres à leurs lecteurs. Ainsi pour un dollar par semaine (moins de 10dhs), Nando Times par exemple, un site d'informations quotidiennes en ligne, offre une édition dépourvue de bandeaux, donc moins fatigante à regarder à l'écran, et moins longue à télécharger. Au Maroc, nous n'en sommes pas encore là vu la déficience du nombre de visiteurs et donc de cibles sur la Toile.