Désistements de clients, impact sur l'environnement, retard dans les livraisons.... Le Groupe Addoha fait le bilan cinq mois après l'ouverture de la station Saïdia. ALM : Cinq mois après son ouverture, quel bilan faites-vous de la station Saïdia? Jawad Ziyat : Tout d'abord, permettez-moi de vous affirmer que nous sommes aujourd'hui fiers du lancement de la première station du Plan Azur «Mediterrania Saïdia», lancée le 19 juin 2009 et dont l'ouverture a été rehaussée par la Présidence effective de S.M le Roi Mohammed VI. La station est la première véritable station du Royaume sur l'ensemble de la Méditerranée. Au niveau activité touristique, trois unités touristiques ont été ouvertes au public et ont généré plus de 200 000 nuitées au cours de la saison estivale, alors que toute la région de l'Oriental enregistre traditionnellement 100.000 nuitées sur toute l'année. Au niveau immobilier, nous avons aujourd'hui livré près de 650 biens. Au niveau des équipements d'accompagnement, la marina compte aujourd'hui : 8 restaurants ouverts, une école de voile et 3 boutiques d'équipement nautique. Pour sa part, la Médina a démarré pour sa part avec 40 magasins. Quel est votre plan pour faire décoller cette station ? La stratégie de développement de Mediterrania Saïdia fait incontestablement partie des priorités du Groupe. Nous nous sommes fixés comme objectif de hisser Mediterrania Saïdia au rang de station balnéaire touristique internationale, au moyen d'un projet résidentiel de référence, comptant plus de 3000 résidences mais aussi de diverses animations et équipements de qualité. Nous restons convaincus du potentiel de Mediterrania Saïdia en termes de développement. Des associations locales continuent à parler de dégâts écologiques. Que répondez-vous ? Selon la définition admise à l'échelle internationale, nous parlons de développement durable quand les apports bénéfiques d'un projet sont plus importants que les impacts, c'est-à-dire lorsque le bilan global est positif et quand les populations locales sont les premières bénéficiaires des retombées. Dans le cas de la station, les deux critères sont largement satisfaits. En effet, les apports bénéfiques sont la naissance d'une activité économique liée au tourisme international pour la première fois dans la région de l'oriental, la création effective de centaines d'emplois à date, destinés principalement aux jeunes de la région, la réalisation d'un canal de protection contre les inondations pour la station touristique et la ville de Saïdia, la desserte routière Oujda-Saidia renforcée avec la réalisation d'une double voie aujourd'hui opérationnelle, qui a réduit de presque 50% le temps de liaison entre les 2 villes et la mise en place d'un réseau d'eaux usées pour la ville de Saïdia qui jusqu'alors n'en disposait pas, et la réalisation en cours d'une station d'épuration pour la station touristique et la ville. D'un autre côté, il est clair qu'à partir du moment où l'on construit, il y a impact sur l'environnement, mais cet impact est très limité. D'ailleurs la densité de construction est très faible (COS de 20%). Les bâtiments ne dépassent pas les R+2 sur l'ensemble de la station. La première ligne de construction a été réalisée tout en évitant un effet de «bétonisation» de la côte avec des bâtiments distants les uns des autres et une promenade longue de 6 km accessible au public. Tout ceci nous conforte dans notre sentiment d'avoir réalisé un projet s'inscrivant dans le cadre d'un développement durable. Une étude d'impact menée par les pouvoirs publics arrive aux mêmes conclusions. Des acquéreurs se plaignent des retards de livraisons de leurs villas. Qu'en pensez-vous ? Il y a eu de légers retards mais non significatifs eu égard à la taille du projet, mais nous assistons aujourd'hui à des désistements de clients anglais qui ne sont pas liés à notre projet. En effet, c'est le cas de plusieurs autres projets au Maroc, mais aussi de manière massive dans des pays comme l'Espagne ou le Portugal. Le problème est donc plus lié à une conjoncture économique internationale difficile (perte d'emploi, impossibilité de lever des fonds...). C'est dire que ces désistements ne sont pas liés spécifiquement au projet de Fadesa, d'autant plus qu'en même temps, d'autres clients anglais confirment leur intérêt en concrétisant l'acquisition de leur bien à Saïdia. La station d'épuration n'est toujours pas opérationnelle. Quelles sont les raisons de ce retard ? La réalisation de la station d'épuration fait appel à une expertise pointue, qui demande plusieurs mois de lourd travail. La construction de cette dernière se fait sur plusieurs phases orchestrées dans le temps. La première phase a démarré depuis quelques mois et les travaux de l'ONEP se poursuivent sans interruption. La station d'épuration sera totalement fonctionnelle vers fin 2010 et desservira aussi bien la station touristique que la ville de Saïdia. La Marina ne dispose pas de station d'approvisionnement en carburant. Qu'en dites-vous ? L'implantation d'une station d'approvisionnement en carburant a été préalablement programmée. À cet effet, un accord a été signé, l'été dernier, avec le Groupe Afriquia. Les travaux ont démarré début décembre comme prévu. La station d'essence répondra aux normes internationales et sera opérationnelle en janvier 2010. En attendant, nous veillons à ce que petites et grandes embarcations séjournant à la Marina soient approvisionnées en carburant dès que nécessaire par des jerricans aux bons et factures visés par les services de douanes du Royaume.