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24 heures avec la protection civile
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 01 - 2002

Passer vingt-quatre heures avec les éléments de la protection civile, c'est connaître le sens de l'altruisme, de l'abnégation et du sacrifice. Reportage.
C'était le lundi 24 décembre à 9h du matin, les éléments de la protection civile sont, comme à l'accoutumée, en alerte. Seulement durant ce jour, s'ajoutent à eux les problèmes des inondations. Sûrement qu'ils se souviennent des effondrements de la rue Boujdour. Le lieutenant Hassan Lamrabet est à son bureau, au centre de sécurité (la caserne) Poggi, donnant sur le siège du tribunal de Première Instance de Casablanca-Anfa.
«C'est le jour des inondations», dit-il en gardant le sourire. Ses éléments sont en éveil. À cet instant un pompier entre au bureau du lieutenant :
«Mon lieutenant, une femme vient de nous aviser de l'inondation de sa maison».
-Tu l'accompagnes pour la reconnaissance, lui dit le lieutenant.
Les premières interventions ont commencé, vers 18h le dimanche. On en compte 47 jusqu'au lendemain lundi, vers 11h05mn. À l'accoutumée, ils travaillent 24 heures pour se reposer les 24 heures qui suivent, contrairement aux normes internationales qui font 24 heures de garde et 48 heures de repos. Manque d'effectif oblige.
«C'est pénible, mais on s'est habitué à cela, on peut se sacrifier pour le bonheur des êtres humains», confie un pompier. Midi sonne, tous les pompiers de la caserne se retrouvent dans la cour. C'est l'heure du rassemblement de fonction ; l'une des deux équipes passe les consignes à l'autre. Chaque élément du groupe vérifie, par la suite les véhicules et le matériel. «On ne doit pas être surpris par une panne au moment du départ», nous explique le pompier Abdelkrim Sarour. 15h 43mn, on entend deux longues sonnettes. C'est une alerte: le plafond d'une maison en Ancienne Médina s'effondre. Les pompiers qui étaient près du véhicule y montent rapidement et ceux qui se trouvaient dans leur chambre descendent en se glissant par la brèche. «On ne doit pas dépasser trente secondes entre le déclenchement de la sonnette d'alarme et le départ du premier véhicule. C'est la règle», précise le lieutenant Mounir Omari.
Le véhicule démarre. «La circulation est le grand problème d'un chauffeur d'engins de la protection civile à Casablanca», affirme le conducteur. On traverse les Boulevards Hassan II, Houphouët-Boigny, les Almohades, et nous arrivons près de la maison sinistrée, n°4, rue Al Arsa, Ancienne Médina. On a mis cinq minutes seulement pour y arriver. «On ne peut pas faire moins», déclare le lieutenant Omari, épaulé de six jeunes pompiers très actifs. Deux pompiers pénètrent au rez-de-chaussée de la maison sinistrée pour faire le constat des lieux. Deux autres montent au premier étage. Ils empêchent les voisins d'y entrer et essaient de disperser les badauds. Très actifs comme des abeilles, ils assurent la sécurité des lieux. L'opération de reconnaissance a été effectuée. Personne n'a été touchée. Une septuagénaire occupe une chambre au premier étage et ne veut pas déménager. Ils essaient de la convaincre. A la fin, elle cède. Ce n'est que quelques minutes plus tard que la police du premier arrondissement de Casablanca-Anfa et les forces auxiliaires de l'arrondissement de Bousmara sont arrivés. Les pompiers ont déjà encerclé l'entrée de la rue par une corde. Ils sont restés en surveillance jusqu'au 17h 30mn. Une fois qu'il ont regagné la caserne vers 18h une autre une alerte est signalée; une inondation dans un appartement, situé au troisième étage de la résidence Sakina, à la rue Ibn Hajjaj, préfecture Derb Soltane-El Fida. On sera sur les lieux dans dix minutes.
Les propriétaires de l'appartement sont absents. «On doit avoir un mandat de perquisition auprès du procureur pour ouvrir l'appartement et l'on ne peut pas intervenir puisqu'il n'y a pas de danger», explique le lieutenant Omari à l'un des habitants de la résidence. On est retourné à la caserne. Depuis, aucune alerte n'a été signalée. Les éléments du jeune Lieutenant Lamrabet se sont reposés cette nuit. «Heureusement qu'il y a des journées plus calmes», dit le lieutenant Omari. Être un sapeur-pompier, c'est faire partie d'une école d'abnégation et de dévouement.


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