La galerie Arcanes de Rabat inaugure son programme avec l'exposition de l'artiste-peintre Mohamed Abouelouakar qui se poursuit jusqu'au 28 novembre. Après sa fermeture en 1995, la galerie Arcanes renaît pour l'art. Elle rouvre ses portes pour accueillir jusqu'au 28 novembre les œuvres de l'artiste-peintre Mohamed Abouelouakar. Selon les deux galeristes Amal Bensouda Bennani et Naoual Kettani Bennani, l'œuvre de cet artiste fragile et généreux se détache par sa transcendance et sa profondeur marquant ainsi indéniablement l'histoire de la peinture au Maroc. Sa peinture spirituelle et poétique se distingue par une originalité et sincérité particulières. L'écrivaine française Nicole de Pontcharra a écrit pour sa part: «Mohamed Abouelouakar va donner forme et couleurs aux émotions, au tremblement de l'angoisse existentielle, aux vieux rêves occultés, aux projections oniriques que tout poète porte dans son âme et son corps. Il brasse avec les figures, les pigments, les lignes, les photographies, le grand fleuve de l'être, grondant, riant d'être en vie, pleurant ses morts et ses malheurs». Et cette écrivaine française d'origine russe d'ajouter: «Saisir, immobiliser le réel évanescent : la démarche d'Abouelouakar, à l'écran comme sur la toile ou le papier, est d'abord spirituelle; poétique. Au départ est la vision, que cerne la plume ou le crayon. L'image, jaillit des profondeurs, parle. Elle a l'évidence du rêve ou de la révélation». Khalil M'rabet décrit l'artiste-peintre Mohamed Abouelouakar comme cinéaste, certes, mais il n'est pas moins photographe, vidéaste, peintre de qualité, «sculpteur d'images» qui, en artiste accompli, investit les techniques et les pratiques d'expression de son époque en établissant des passerelles entre elles. Né en 1946 à Marrakech, l'artiste-peintre Mohamed Abouelouakar a poursuivi des études supérieures à l'Institut Cinématographique de Moscou. En 1984, cet artiste à différentes casquettes a réalisé le film intitulé «Hadda», dont le souffle poétique lui valut le grand Prix du Festival national du film marocain. Des courts-métrages et des scénographies recherchés ont suivi. Cependant, l'essentiel de son œuvre est constitué par sa peinture qui marque par sa richesse et sa singularité le paysage de l'art contemporain au Maroc et au-delà. A noter que la galerie Arcanes a été fondée en 1989 par Stéphane Daubanay, au quartier des Oudayas à Rabat. Cette galerie fut reprise par Amal Bensouda Bennani et Naoual Kettani Bennani en 1992. Une conjoncture difficile les obligea à fermer les portes de la galerie en 1995. Le foisonnement artistique de ces dernières années ne pouvait laisser ces deux dames, artistes dans l'âme, indifférentes. Avec la force qui sied aux passionnés, elles se sont remises à l'écoute des artistes et ont voulu être au plus près dans l'accompagnement du renouveau de la culture dans notre pays. Avec toujours la même passion pour l'art, la même émotion devant une œuvre, le même engouement pour la chose artistique d'hier et d'aujourd'hui, elles se remettent à l'œuvre et nous proposent un programme étonnamment riche et diversifié regroupant des artistes d'ici et/ou d'ailleurs.