Lahcen Daoudi estime que le PAM a, depuis son arrivée sur scène, brouillé toutes les cartes politiques. ALM: Que pensez-vous du fait que le PAM a rassuré le gouvernement Abbas El Fassi de sa position ? Lahcen Daoudi : C'est vraiment cynique de voir une opposition qui rassure la majorité. Depuis que le Parti Authenticité et Modernité a fait son entrée sur la scène politique, les choses ne sont plus claires. Nous avons actuellement une majorité qui soutient l'opposition et vice versa. C'est incompréhensible. Il n'y a à présent que du brouillard. Le PAM a brouillé toutes les cartes politiques. Le citoyen marocain n'y voit plus clair. Le PAM réaffirme qu'il est porteur d'une politique correctrice et d'une nouvelle vision de l'opposition. Que répondez-vous à cela? Je me demande comment un parti qui a besoin d'orientation, oriente l'action du gouvernement. Ce parti n'a pas de boussole. Le PAM ne fait que zigzaguer depuis le départ. Tantôt il est dans la majorité, tantôt il est dans l'opposition. Le rendement du gouvernement Abbas El Fassi est déjà en régression. Une «orientation» de la part du PAM aggraverait la situation et ne ferait qu'enfoncer encore plus cette régression. Cela n'a pas de sens. Comment qualifiez-vous cette situation? C'est la politique du bricolage en quelque sorte. Je pense que les choses ne peuvent pas continuer ainsi. C'est la fin de la démocratie. On croyait à tort qu'on a franchi des étapes très importantes en matière de consolidation de la pratique démocratique, alors que ce n'est pas toujours le cas. On ne cesse de revenir à la case départ. Il reste un point très important. Le PAM dispose actuellement du premier groupe parlementaire au sein de la deuxième Chambre, ce qui va lui permettre de présider la commission des Finances et imposer ainsi des compromis au gouvernement.