L'Instance Equité et Réconciliation (IER) a annoncé qu'elle procèdera à de profondes investigations pour déterminer les causes et les conséquences des violations des droits de l'Homme au Maroc. Après son installation officielle par SM le Roi Mohammed VI à Agadir, le 7 janvier dernier, l'Instance Equité et Réconciliation (IER) se penche, maintenant, sur son plan d'action. La mission première de l'IER, rappelons-le, consistera à lever le voile sur les violations des droits de l'Homme commises dans le passé, ainsi que la réparation des préjudices subis par les victimes. Son action caractérisée par une indépendance totale et une impartialité sans faille devra, avant toute chose, apporter des réponses aux questions que se posent non seulement les victimes et leurs familles, mais également la société tout entière. A noter que le discours royal prononcé à l'occasion de l'installation de l'IER demeurera la référence d'orientation des activités de l'Instance. Dans un communiqué parvenu, mardi dernier, aux médias nationaux, l'IER explique que pour réussir sa mission elle devra procéder à "l'investigation sereine et l'analyse pertinente des contextes et des circonstances des graves violations des droits de l'Homme que notre pays a connues par le passé". Cette enquête approfondie et cette écoute des victimes permettront à l'IER de relever les différents "dysfonctionnements" qui ont caractérisé le système politique et sécuritaire au Maroc. Le but est notamment de saisir "les causes qui ont engendré de telles violations" et de "tirer les enseignements qui s'imposent des drames du passé". Tout ce travail d'investigation fera l'objet d'un rapport final dans lequel les membres de l'IER présenteront leurs propositions et leurs recommandations pour mettre en place "les garanties nécessaires pour prémunir le pays contre la réitération de ce qui s'est produit". L'IER a également pour mission "d'élucider le sort des personnes ayant subi la disparition forcée, qu'elles soient encore en vie ou décédées, de poursuivre l'indemnisation des victimes ou de leurs ayants droit et de réparer les autres préjudices matériels et moraux", poursuit le communiqué de l'Instance. Sur ce point, l'action de l'IER devra "cicatriser les blessures" du passé et réintégrer les victimes dans la société. Comme condition sine qua non de la réussite de la mission de l'IER, figure l'implication totale de tous "les acteurs concernés". A ce titre, l'IER considère que "le plein concours des différents organes de l'Etat est un facteur indispensable à la réussite de son œuvre". En tout cas, l'Instance tient à souligner que l'avancée de ces travaux et les résultats des investigations seront partagés, de manière régulière, avec l'ensemble de l'opinion publique nationale, et ce, notamment, à travers les déclarations de son président, Driss Benzekri, qui se trouve être également son porte-parole officiel.