Après une année 2009 très difficile, la RAM s'attend à une concurrence rude en 2010. La compagnie continuera à être attaquée sur ses marchés principaux. À deux semaines de la tenue de son Conseil d'administration, la RAM fait son bilan annuel. Les comptes de la compagnie aérienne nationale ne sont pas très reluisants. L'exercice actuel de la RAM s'arrêtera au 31 octobre 2009 et les premiers résultats montrent une année 2009 très difficile et surtout pas d'embellie avant fin 2010. La compagnie s'attend donc à un déficit important au terme de cette année qui a été marquée par trois événements qui ont lourdement affecté ses finances. De prime abord, il y a eu les relations entre la RAM et Air Sénégal International qui ont connu plus de bas que de haut. «La RAM a pu, après règlement des pertes cumulées d'Air Sénégal International, se libérer d'un partenariat très coûteux et d'un poids financier très lourd», selon une source bien informée à la RAM. La compagnie a également subi de plein fouet les pertes causées par la grève du personnel navigant, avec six mouvements en un mois, et le coût de la couverture des achats du kérozène. Trois éléments qui ont donc impacté négativement les comptes de la RAM qui n'a pourtant pas renoncé à ses investissements. En 2009, rappelons-le, la RAM a créé la compagnie RAM Express, une filiale dédiée au transport intérieur et régional, avec acquisition d'avions régionaux. Elle a également enrichi sa flotte avec dix avions dont deux appareils long-courrier en une année. Soit un record dans l'histoire de la flotte de la RAM. Pour l'exercice prochain, la RAM est loin d'être optimiste. En effet, 2010 s'annonce difficile pour la RAM qui sera appelée à relever plusieurs défis. «La compagnie continuera à être attaquée sur ses marchés principaux par des concurrents qui jouent le levier tarifaire. Elle ne pourra que suivre pour protéger ses parts de marché», explique la même source. Même pour 2010, la RAM s'attend donc à des baisses continues de ses recettes, sous la pression de la concurrence qui s'intensifie dans un cadre de libéralisation totale. «La force de résistance de la RAM sera ainsi mise à rude épreuve lors des prochains mois : il s'agira de faire face à la surcapacité qui sera créée par les opérateurs en présence et de gagner la bataille des parts de marché, le tout dans un contexte de trafic prévu plutôt en décrochage», précise-t-on à la RAM. Dans une conjoncture très difficile, la compagnie s'est astreinte à réduire ses coûts. Il y a trois ans, la RAM a créé «Atlas Multi Services» (AMS), une filiale chargée de recruter du personnel, hors pilotes, pour RAM à des coûts inférieurs à ceux liés au statut RAM. À titre d'exemple, le coût moyen d'une hôtesse de l'air ou d'un steward recruté par AMS représente 41% du coût de ces mêmes agents s'ils étaient recrutés par RAM. Dans le même souci de baisser ses coûts, la RAM a adopté une nouvelle politique d'achats. Lancée en 2008, cette politique est basée sur la mutualisation des achats du groupe, la mise en concurrence systématique entre les fournisseurs et la professionnalisation des acheteurs. La RAM s'est également penchée sur sa facture énergétique. Son projet de réduction de la consommation de carburant lancé en 2008 a permis d'optimiser la consommation du carburant avec un gain 5% du volume global consommé en 2009.