Royal Air Maroc a bouclé l'exercice 2002-2003 sur un bénéfice net de 151 millions de dirhams. Pour 2004, l'objectif de la compagnie c'est d'augmenter de 12% son volume trafic. L'année 2003 a été difficile pour les compagnies aériennes. Au terme de cet exercice, le bilan de la RAM a dégagé un résultat net de 151 millions de dirhams. Ceci bien que la pression de la concurrence n'a cessé de se faire vive. Ainsi, la compagnie nationale a vu pour la deuxième année consécutive, son chiffre d'affaires reculer. Il s'est établi à 7, 114 milliards de dirhams, en régression de 0,9%. Egalement en recul, le nombre de passagers. La RAM a transporté au cours de l'exercice , 3,4 millions de voyageurs, soit un repli de 1,7%. Il s'agit quand même d'une situation positive dans l'ensemble compte tenu d'une conjoncture internationale, avec un repli accentué des voyages, selon le dernier rapport de l'IATA. Le plan de redressement de la compagnie entamée depuis 2001 se poursuit donc, sans incidences. La ventilation du résultat fait ressortir que les niches de bénéfices de la RAM se situent principalement sur le moyen courrier, le trafic avec l'Europe, en particulier la France, la Belgique, la Hollande. Des destinations comme le Moyen-Orient, à la clientèle peu diversifiée, restent coûteux en opérations. D'où l'intérêt que présente le vieux Continent avec ses différentes panoplies: trafic touristique, ethnique (MRE) et affaires. En 2003, la RAM a renforcé sa présence sur ses principaux axes avec l'Europe. L'Afrique et Air Sénégal, marché en expansion, donne à la compagnie plus de connectivité. Reste à concrétiser le projet de création de la nouvelle compagnie africaine Air Cemac. L'initiative, appuyée par la BAD, est en phase de pourparlers intensifs. Quant au marché domestique marocain, toujours aussi difficile, il reste assez hétérogène, avec des lignes à bon taux de remplissage sur les axes Casa-Marrakech et Casa-Agadir, qui profitent du plus de connexions avec l'étranger. Quatre à cinq vols de la RAM en moyenne relient ces deux pôles touristiques à la capitale économique. Parallèlement, une étude est actuellement en cours avec pour but la relance des destinations Fès, Tanger, Ouarzazate et autres. Il s'agit de garantir sur ces axes la même qualité de services. L'accord conclu avec la compagnie marocaine Régional Airlines (deux avions de la RAM ont été mis à la disposition de cette compagnie) permet d'étoffer ce volet domestique qui reste handicapé par les coûts ( 2 000 dirhams par siège sur l'axe Casa Agadir) et la saisonnalité prononcée du trafic intérieur. Un autre chantier intéresse aussi la RAM. Il s'agit de la mise en place d'une nouvelle compagnie aérienne, destinée à renforcer les liaisons point à point. Ce sera une entreprise d'accompagnement touristique. De trois appareils au début, la flotte de la future compagnie passera progressivement à 7 appareils. Toujours à l'étude, le projet n'est pas encore dans sa phase de concrétisation. L'année 2003 a été aussi marquée à la RAM par l'arrivée de quatre nouveaux appareils, deux nouveaux Airbus et deux Boeing. Un autre investissement, déjà finalisé, a concerné le nouveau siège de la compagnie et un hôtel trois étoiles d'une capacité de 500 lits. Le terrain, d'une valeur de 30 millions de dirhams, est situé dans le pôle urbain de Nouaceur. D'ici 18 mois, les travaux seront finalisés. L'exercice 2004 a bien commencé, note-t-on de source proche de la Direction générale. Après une période 2001 et 2003 difficile, le secteur aérien devra renouer avec les performances. La RAM compte profiter de la reprise grâce notamment à un investissement sur l'offre en sièges, en progression de 15%, et au programme de renouvellement de sa flotte. Mais dans tous les cas, récupérer ses billes passe par l'optimisation des ressources humaines. La réorganisation de l'organigramme en six pôles directionnels est appelé à donner plus de réactivité à une compagnie qui doit faire avec une cadence désormais rapide de la libéralisation.