Abdelilah Benabdeslam estime que le maintien de la peine de mort porte atteinte à l'image du Maroc à l'étranger. ALM : Qu'est-ce qui a motivé l'appel à l'abolition de la peine de mort? Abdelilah Benabdeslam : Nous nous référons, pour justifier notre appel, au référentiel universel des droits de l'Homme. La peine de mort est une peine qui porte atteinte au droit à la vie. Le Maroc est appelé à abolir cette peine. A l'heure actuelle la position du Maroc est contradictoire. D'une part, il tarde à annoncer l'abolition de cette peine et d'autre part, il ne l'a plus exécutée depuis l'année 1993. L'article six du Pacte sur les droits civiques et politiques annonce que le droit à la vie est un droit sacré. Il y a un autre point qui devrait justifier l'abolition de cette peine, c'est l'erreur judiciaire. En quoi consiste le mémorandum que vous avez présenté ? D'abord, je tiens à signaler qu'il est étrange que le Maroc s'est abstenu de voter le moratoire de l'Assemblée générale des Nations unies pour l'application de la peine de mort. En plus, l'Instance Equité et Réconciliation avait appelé à l'abolition de la peine capitale à travers l'adoption du Protocole facultatif du Pacte international sur les droits civiques et politiques. En plus, nous constatons qu'il y a actuellement une dynamique internationale en faveur de l'abolition de la peine de mort. Le Maroc doit désormais s'inscrire dans cette dynamique. Selon vous, qu'est-ce qui entrave l'abolition de cette peine au Maroc ? A mon avis, rien ne justifie la violation des droits de l'Homme, ni la guerre, ni le terrorisme, ni les conflits. Du point de vue diplomatique, la non-abolition par le Maroc de la peine de mort porte atteinte à son image vis-à-vis de la communauté internationale. Il faut avoir une forte volonté politique pour abolir cette peine.