La main tendue de Nicolas Sarkozy à Rachida Dati tombe à pic. L'ex-garde des Sceaux est actuellement sous le feu nourri de la presse. Toute le microcosme ne bruit que par cette interrogation : La disgrâce présidentielle qui avait frappé Rachida Dati et l'a obligée à quitter son prestigieux poste de ministre de la Justice, place Vendôme à Paris, au profit d'un obscur strapontin de députée européenne à Strasbourg, est-elle en train de prendre fin ? La question est d'autant plus pertinente que, prenant tout le monde à rebrousse-poil, Nicolas Sarkozy a décidé de lancer «une invitation personnelle» à Rachida Dati pour l'accompagner dans le voyage express qu'il vient d'accomplir au Kazakhstan. L'information est encore plus croustillante car elle est accompagnée d'un important détail : la première Dame de France, Carla Bruni, n'accompagnait pas son époux lors de ce voyage officiel. Ceux qui se sont amusés à souligner ce trait particulier veulent rappeler aux éventuels amnésiques que si Rachida Dati était sortie du premier cercle présidentiel, ce n'était nullement à cause uniquement de son incompétence et son manque de savoir-faire. Nicolas Sarkozy s'accommode très bien de célèbres bras cassés dans son entourage, mais la raison serait principalement une incompatibilité d'humeur… et d'image avec l'actuelle première Dame de France. La main tendue de Nicolas Sarkozy à Rachida Dati tombe à pic. L'ex-garde des Sceaux est actuellement sous le feu nourri de la presse et de la critique à l'occasion de la sortie, hier mercredi, d'un livre-entretien avec son frère Jamal Dati intitulé «A l'ombre de Rachida» aux éditions Calmann-Lévy. Jamal Dati est ce frère, 37 ans, ex-toxicomane condamné à un an de prison ferme pour trafic de stupéfiant en pleine ascension politique de Rachida Dati. Si le livre pointe le caractère cassant et autoritaire et « peu de considération pour les gens fragiles » qui font le charme distinctif de Rachida Dati, il révèle aussi comment elle avait monté une opération pour exfiltrer le bébé Zohra de la maternité. Sa décision de mettre un faux bébé dans le couffin pour poser tranquillement devant les objectifs des caméras, montre, à ceux qui doutent encore le réservoir de cynisme et sa grande capacité de manipulation, signe de sa grande détermination et sa force de caractère. Rachida Dati, la femme députée-maire et ancienne ministre, dont le personnage politique portant un tailleur pantalon noir, «le bleu de travail» préféré de Rachida, s'apprête à faire son entrée au musée Grévin le 13 octobre, ne donne pas un signe de fin de vie politique. Elle confirme à la presse que le président Nicolas Sarkozy est intervenu personnellement en sa faveur pour une grande visibilité : «Nicolas Sarkozy a demandé à Xavier Bertrand que j'aie un rôle un peu plus important au sein de l'UMP. Je m'en réjouis». Et parmi les premières activités de Rachida Dati sous parrainage UMP, le lancement cette semaine par le ministre de l'Immigration et secrétaire général adjoint de l'UMP Eric Besson des «Réseaux des élus de la diversité» (RED). C'est Rachida Dati qui est à l'origine d'une telle initiative. Alors fin de la quarantaine ? Fin la disgrâce pour Rachida Dati? Sortie du purgatoire ? Retour au premier cercle des intimes ? Les communicateurs de l'Elysée peuvent toujours dire que cette tension entre le président et son ancienne garde des Sceaux a été fantasmée par les journalistes pour vendre du papier. Il n'empêche que, rupture ou pas, Nicolas Sarkozy donne l'impression de vouloir recoller les morceaux de sa propre famille, renforcer sa propre maison, y mettre de la cohérence, de l'ordre et de la discipline. Bref, la démarche d'un homme qui s'apprête à partir en guerre et… à la reconquête. Alors, signe que Rachida Dati est en train de s'assagir. Lorsqu'elle est interrogée sur ses ambitions pour la mairie de Paris et alors qu'elle avait l'habitude d'afficher avec la morgue de ceux qui n'ont plus rien à perdre ses ambitions au risque d'assener ses actes de foi comme une provocation, aujourd'hui elle se contente de jouer les sages et les disciplinés: «Je ne crois pas aux stratégies individuelles. J'appartiens à une famille politique qui choisira en temps utile celui ou celle qui apparaîtra comme le mieux à même de porter les couleurs de la droite parisienne».