Rachid Amahjour, directeur du 5e Festival Tanger sans frontières, qui s'est déroulé du 25 septembre au 3 octobre, nous parle des activités qui ont marqué cette édition. ALM : Ce 5ème festival vient de toucher à sa fin. Etes-vous satisfait de cette édition ? Rachid Amahjour : Nous avons fourni beaucoup d'efforts pour préparer un programme qui pourrait satisfaire tous les goûts. Les activités programmées au cours de cette édition cherchent à joindre l'utile à l'agréable. Elles ont pu séduire le public. Et nous en sommes très impressionnés. Quelles sont les nouveautés de cette 5ème édition ? Le concept de ce festival reste le même. Mais il y a, bien sûr, quelques nouveautés qui distinguent cette cinquième édition. A l'instar des années précédentes qui ont permis la découverte de quelques jeunes talents, cette édition a présenté au public la jeune talentueuse Sanae Fquih Regragui, qui est à la fois artiste-peintre et poétesse du jazal (dialecte marocain). Nous avons créé, cette année, des ateliers pour initier les jeunes à l'art contemporain dont les techniques artistiques pour la création du papier attirent beaucoup de jeunes au Maroc. Cette édition connaît une grande participation des artistes espagnols. Comment expliquez-vous cela ? Nous souhaitons toujours créer un espace de rencontre entre des artistes de cultures différentes. Car les Marocains sont habitués à écouter les différentes musiques et aiment lire en plusieurs langues. Et je crois que les artistes, quelle que soit leur origine, doivent jouer le rôle du rapprochement entre les civilisations. Nous avons remarqué au cours de ces cinq années que les artistes marocains et espagnols ne se connaissent pas. Alors que nos deux pays sont voisins et ont une histoire commune. La collaboration entre les artistes marocains et espagnols, pendant ce festival, a montré, qu'ils se complètent entre eux. Le fruit de cette complémentarité a suscité l'intérêt du public, je cite à titre d'exemple l'exposition collective «Efemmeras» à laquelle participent six femmes artistes-peintres marocaines et espagnoles. Ce festival est actuellement à sa cinquième édition. Comment expliquez-vous la faible participation des artistes nationaux au cours de ces cinq années ? Nous aurions aimé qu'il y ait une forte participation des artistes nationaux. Nous ambitions chaque année de faire mieux et de faire venir de grands artistes marocains mais nos moyens sont modestes et ne nous permettent pas d'atteindre cet objectif. Cependant, nous sommes très fiers de faire participer un grand nombre de groupes et d'artistes locaux. Et je suis très optimiste d'arriver, à l'avenir, à faire de même pour les artistes nationaux. C'est pourquoi j'encourage les Tangérois à participer à l'organisation de cette manifestation. Surtout que ce festival est créé pour la ville de Tanger. Comment avez-vous procédé pour le choix des travaux de l'Université Ibn Battouta d'automne ? Nous avons programmé pour l'Université Ibn Battouta des ateliers de formation et des tables rondes. Concernant les ateliers, nous nous sommes basés sur le choix du public. Et nous avons programmé, au cours de cette édition, des ateliers de peinture, de sculpture, de papier et de vidéo digitale. Nous avons voulu débattre, entre autres, cette année, du changement que connaît Tanger aux niveaux économique et social.