Le tribunal de 1ère instance d'Oujda ne s'est pas encore prononcé sur l'affaire de Zineb, la petite bonne qui a été maltraitée par ses employeurs. Ils sont poursuivis pour délit de coups et blessures et voie de fait volontaires. L'affaire de la petite bonne Zineb, âgée de 11 ans seulement, victime de la maltraitance de ses employeurs, dans la ville d'Oujda, a fait couler beaucoup d'encre. Ses employeurs l'ont rouée de coups de bâton, brûlée par une fourchette chauffée à blanc et imbibée dans de l'huile. Une grande partie du corps de la petite Zineb, dont notamment ses organes génitaux, a été infectée. Selon une source proche du dossier, le procureur du Roi près le tribunal de première instance d'Oujda a qualifié l'infraction commise par les employeurs de Zineb de délit. La petite Zineb travaillait chez un couple : un magistrat et son épouse. Cette dernière est poursuivie, selon la même source, pour coups et blessures et voie de fait volontaires, commis sur un enfant âgé de moins de 15 ans, par une personne ayant autorité sur lui, en utilisant une arme. Il faut noter que d'après le code pénal, notamment ses articles 410 et 411, le délit de coups et blessures, violences ou voies de fait devient crime, chaque fois qu'il en résulte une mutilation, amputation, privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d'un œil ou autres infirmités permanentes. Contactée par ALM, la présidente de l'association «Touche pas à mon enfant», Najat Anwar, a souligné que «l'avocate de notre association à Oujda qui suit de près l'affaire de la petite Zineb et représente notre association, demandera une expertise médicale. Cette dernière permettra de déterminer s'il a résulté ou non des violences que la petite Zineb a subies, une infirmité permanente». Les blessures dont souffre la petite bonne ont des conséquences morales et physiques et des séquelles indélébiles. Il est à rappeler que ce drame s'est déroulé le 20 août dernier, lorsque les employeurs en colère contre leur bonne allaient lui infliger une sévère et cruelle punition. «L'affaire de la petite Zineb a mobilisé l'opinion publique et n'a laissé personne indifférent. C'est un véritable drame», affirme Mme Anwar. Et d'ajouter : «Cette situation dramatique relance le débat sur le travail des enfants mineurs au Maroc et nécessite l'intervention des responsables, pour mettre fin au calvaire de ces enfants». Un sit-in de solidarité et de dénonciation a été organisé par l'AMDH (Association marocaine des droits humains) la semaine dernière, devant la Cour d'appel d'Oujda, pour dénoncer les violations dont a été victime la petite Zineb et insister sur l'application des dispositions du code pénal. «Nous demandons une poursuite judiciaire équitable pour dénoncer les violations dont a été victime Zineb et exiger à ce que les coupables soient sévèrement punis sans considérer leur statut professionnel. Je pense que les citoyens sont égaux devant la loi», a noté Najat Anwar.