Ahmed Mernissi n'est plus à la tête de la section football du Moghreb de Fès. Sa démission intervient suite à l'écrasante défaite du MAS (0-5) face à l'ASS. L'ex-président avance la thèse du complot. ALM : Quelles sont les raisons de votre départ ? Ahmed Mernissi : Ma démission est due à une campagne de dénigrement, de calomnie et d'insultes de la part des adhérents. Cela ne me dérangeait pas outre mesure car, d'une part, j'ai la conscience tranquille, la conscience d'un homme qui fait son travail comme il se doit et qui n'a rien à se reprocher. D'autre part, je ne m'en souciais guère car c'est monnaie courante au niveau de tous les clubs, même les plus prestigieux, à l'échelle planétaire. C'était une sorte de comportement charlatanesque que je prenais de bonne guerre, car le Moghreb de Fès est un club que j'aime et pour lequel je suis prêt à tout donner. Mais là, lorsque les choses prennent une tournure et une dimension autres, toutes les données sont à revoir. Lorsque le virus atteint les joueurs, qui ont été soudoyés pour lever le pied, les choses deviennent graves. Les instigateurs de ces bassesses ont pour seul objectif d'entraîner la chute du club, tout court. Une Quelles dispositions avez-vous prises en conséquence ? Je n'avais d'autre choix que la démission et il y avait deux façons différentes pour ce faire. La première consiste à démissionner de façon diplomatique, c'est-à-dire invoquer des raisons familiales ou professionnelles à ce sujet. La seconde réside en la mise en branle d'une Assemblée extraordinaire et démissionner devant les adhérents qui m'ont élu, afin d'en profiter pour dire aux concernés leurs quatre vérités en face, ainsi que pour montrer les instigateurs de ces allégations, ce serait la meilleure façon de crever l'abcès. En revanche, si j'opte pour la continuité dans mon entreprise et eux, de leurs côtés, dans leur stratégie de sabotage, c'est le club qui en pâtira. De toutes les façons, ils auront des comptes à rendre et l'Histoire les jugera. D'autant plus qu'ils ne sont pas aptes à gérer le club, ils n'en ont ni le savoir-faire ni les capacités, encore moins le charisme et le relationnel qui s'imposent. Quelles seraient alors les velléités de ces «instigateurs» ? C'est très simple, ils visent la présidence du club. Vous savez, la richesse du MAS réside en ses adhérents. Ceci étant, aucun adhérent ne peut prétendre au poste de président tant que je ferais partie du décor. Les gens du comité qui me soutient sont à la tête de groupes imposants d'adhérents et tant que je suis là, personne ne peut aspirer à disposer de la majorité, les choses resteront ainsi et je serais reconduit à plusieurs reprises. En conséquence, ils ont entamé leur campagne. C'est d'une bassesse inouïe et j'ai le regret de le constater, c'est un monde pourri. Ne vous reproche-t-on pas votre stratégie par hasard ? Aucunement ! Bien au contraire. J'ai opté pour une politique volontariste qui ambitionne d'occasionner une sorte de jouvence du club. J'ai favorisé les jeunes talents dans l'optique d'avoir une très belle équipe l'année prochaine et, pourquoi pas, dans deux ans, avoir la meilleure équipe de tout le Royaume. Pour le MAS, cette saison est une saison de rajeunissement. Nos juniors, cadets et minimes sont d'un niveau excellent, un niveau qui met du baume au cœur et nous faisons incontestablement office d'une pépinière riche et inépuisable. J'estime que cette saison fait figure de transition et que dans deux ans, nous pourrons récolter ce que nous avons semé. En termes de stratégie, le palmarès est là et il témoigne de sa justesse, si besoin en est. Notre stratégie est excellente, elle est à l'avant-garde par rapport aux autres clubs. Quelles sont alors vos perspectives? J'aime cette équipe et je resterais aussi bien membre adhérent que supporter, mon cœur battra pour elle tant qu'elle existera. Je vais également m'occuper de mes propres affaires et ma petite famille, j'ai comme le sentiment de les avoir un petit peu délaissées ces derniers temps.