Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a appelé mardi les pays disposant de représentations dans les territoires palestiniens à faire des dépositions contre la barrière de séparation en Cisjordanie devant la Cour internationale de justice (CIJ). "Le mur ne laisse pas de place à un Etat palestinien. Sa construction détruit tout règlement basé sur deux Etats" Israël et la Palestine, a affirmé M. Qoreï à l'issue d'une réunion à Ramallah avec des diplomates basés dans les territoires palestiniens et des consuls venus d'Al-Qods. "Nous les avons exhortés à demander à leur pays de faire connaître leur position officielle concernant le mur à la CIJ, par écrit avant le 31 janvier et oralement le 23 février", date à laquelle la Cour tiendra sa première audience pour examiner la légalité de la barrière de séparation. Selon un diplomate présent à la réunion, M. Qoreï a demandé aux participants de "tenter d'empêcher Israël de poursuivre la construction du mur". Le diplomate, qui a requis l'anonymat, a toutefois affirmé que, sans le soutien des Etats-Unis, la communauté internationale ne serait pas capable d'arrêter la construction de la barrière ou obtenir une modification majeure de son tracé. "Les Américains, en dépit de leurs réserves sur son tracé, estiment qu'Israël a le droit de construire le mur. Sans une participation des Etats-Unis, la campagne internationale contre le mur ne suffira pas", a-t-il dit. M. Qoreï a estimé lundi que l'Onu devrait donner suite à l'avis que la CIJ doit rendre sur la légalité de la ligne de séparation. La CIJ a fixé au 23 février l'ouverture des audiences sur les conséquences légales de l'édification de cette barrière, à propos de laquelle l'Assemblée générale des Nations unies lui a demandé le 8 décembre un avis consultatif. Le cabinet palestinien a décidé que cette barrière s'appellerait désormais officiellement "mur de l'annexion et de l'expansion". Ariel Sharon a envisagé dimanche des changements mineurs au tracé de cet ouvrage. Tout en refusant de céder "aux exigences palestiniennes ou de l'Onu", il a reconnu que la ligne nuisait à "la qualité de vie des Palestiniens". Prévue pour empêcher l'infiltration de kamikazes palestiniens en Israël, la barrière de séparation était censée épouser grosso modo le tracé de la "ligne verte", qui sépare Israël de la Cisjordanie.