Le ministère des Affaires étrangères exige des explications à l'ambassadeur de la Norvège à Rabat suite à la disparition des enfants de l'athlète Khalid Skah. Ils ont respectivement 16 et 13 ans. Ils s'appellent Salma et Tarek. Leur père est l'ancien champion olympique Khalid Skah. Portés disparus depuis le 19 juillet, les deux enfants sont au cœur d'une affaire qui peut dégénérer en crise diplomatique entre le Maroc et la Norvège. Les faits. Khalid Skah, un ancien athlète, se sépare de son épouse norvégienne en 2006 au bout d'une procédure judiciaire normale à Oslo. La garde des enfants n'est pas attribuée à l'un des époux. De retour au Maroc, M. Skah commence à se sentir menacé de perdre ses enfants qui risquent, selon lui, d'être «kidnappés» par sa femme, Anne Cecilie Hobscot, avec la complicité des services de l'ambassade de la Norvège à Rabat. Il saisit le procureur du Roi près la Cour de Rabat et demande l'interdiction de sortie de ses enfants du territoire national. Sa demande est récusée. Ses enfants finissent effectivement par disparaître, il y a une semaine, après avoir été hébergés au sein de l'ambassade norvégienne. L'ancien champion marocain s'en plaint au ministère es Affaires étrangères et de la Coopération. Une procédure d'information engagée par les services compétents permet de conclure à une implication des services diplomatiques norvégiens dans la disparition des enfants de M. Skah et que les deux mineurs auraient «très probablement» quitté le territoire national. Ce qui constitue une violation de la loi nationale ainsi que des conventions et des usages diplomatiques. Suite à ces conclusions, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a convoqué l'ambassadeur de la Norvège, vendredi 24 juillet, au siège du ministère afin de lui exiger des clarifications sur la disparition des deux enfants marocains, après leur hébergement à la Résidence de la Norvège à Rabat. «L'ambassadeur de la Norvège au Maroc, M. Bjorn Olav Blokhus a été convoqué pour fournir des clarifications à des interrogations légitimes concernant la disparition, dans des conditions pour le moins obscures, de deux enfants de nationalité marocaine, directement après leur hébergement de quelques jours à la Résidence de Norvège à Rabat», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public samedi. Après lui avoir rappelé ses obligations, en tant qu'ambassadeur, de respecter les lois en vigueur dans le pays d'accueil, le ministère des Affaires étrangères a signifié au représentant diplomatique du Royaume de Norvège que «les enfants de M. Skah, de nationalité marocaine et mineurs, ne pouvaient quitter le territoire national sans l'autorisation de leur père». «Le Royaume du Maroc ne peut accepter cette situation qu'il considère comme une violation flagrante, à la fois de la loi marocaine et des obligations statutaires des diplomates, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, notamment la disposition qui invite les diplomates à respecter les lois et règlements édictés par l'Etat d'accréditation», ajoute le communiqué. Si les enfants ont quitté le territoire marocain d'une façon illégale, l'affaire peut avoir une tournure pénale. Les services diplomatiques norvégiens seraient alors impliqués dans une affaire comprenant plusieurs infractions pénales. Ce qui risque de conférer à l'affaire des dimensions internationales étant donné que de tels actes constituent une violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. n (Lire également l'entretien de Khalid Skah)