La violence a repris ses droits au Proche-Orient, où six personnes ont été tuées lors d'échanges de tirs en territoire israélien. Une attaque revendiquée par le Hamas. Hamas a revendiqué mercredi l'attaque à l'aube par deux hommes armés d'un poste de contrôle de l'armée israélienne, dans lequel quatre soldats israéliens ainsi que les deux activistes ont trouvé la mort. Dans une conférence de presse à Beyrouth, Khaled Meshal, le chef du Bureau politique du Hamas, a identifié les tireurs, Imad Rizq et Mohamed Jammous, comme étant des membres du mouvement islamiste palestinien. Citant des militaires israéliens du comité de liaison israélo-palestinien, des responsables des services de sécurité palestiniens ont, par ailleurs, indiqué que les accrochages ont eu lieu près du kibboutz (village collectiviste) Keren Shalom en territoire israélien, près de la ville de Rafah, située dans la bande de Ghaza. Selon eux, les deux hommes portaient des uniformes de la police, mais ne faisaient pas partie des services de sécurité. Pour sa part, la radio militaire israélienne a précisé que l'un des deux Palestiniens était parvenu à pénétrer dans une position militaire israélienne située près de Keren Shalom où il a été tué tandis que le deuxième a trouvé la mort au cours de sa fuite. Avant d'être tués, Rizk et Jammous sont parvenus à lancer plusieurs grenades et à tirer à l'arme automatique en direction des soldats israéliens. L'état d'alerte maximum a été décrété dans les localités situées près du lieu de l'affrontement de crainte qu'un autre membre de commando palestinien n'ait réussi à s'infiltrer en territoire israélien. Bien entendu, le Premier ministre Ariel Sharon n'allait pas laisser passer une si belle occasion de mettre en cause le président de l'Autorité palestinienne. Des responsables du bureau de Sharon ont estimé que cet incident sanglant « prouve une fois de plus que Yasser Arafat ne fait rien contre le terrorisme et que l'exigence des sept jours de calme total avant de lancer la moindre négociation exigée par le Premier ministre est parfaitement justifiée »… Tellement justifiée que pour l'aider à apaiser la tension, Tel-Aviv assigne M. Arafat en résidence surveillée. De son côté, le Cabinet de sécurité israélien s'est réuni et devait discuter des répercussions de ces affrontements. Une réunion qui était toutefois prévue depuis plusieurs jours. Cet incident met fin à une trêve relative de trois semaines qui avait donné l'espoir d'une reprise du dialogue entre les deux parties. L'espoir aussi que cessent les crimes de l'armée israélienne contre le peuple palestinien. Il intervient également alors que des discussions israélo-palestiniennes étaient prévues mercredi en Afrique du sud, des discussions entre hauts responsables militaires israéliens et palestiniens dans le cadre d'un effort international visant à établir la paix entre les deux pays. Parmi ces délégués, le négociateur palestinien Saëb Erekat, le président du Parlement israélien Avraham Burg et l'ancien ministre israélien Yossi Beilin, l'un des architectes des accords de paix d'Oslo. Une réunion dont l'hôte est le président Thabo Mbeki.