Malgré la grève de ses pilotes, la RAM assure 86% de ses vols. La compagnie nationale souligne les aspects inutiles et négatifs de ce mouvement. C'est aujourd'hui à 8 heures du matin que les pilotes de la Royal Air Maroc devraient mettre fin à leur grève. Enclenché depuis vendredi 17 juillet à 17h, ce mouvement intervient à une période de fort trafic aérien. De quoi engendrer de lourdes pertes financières pour la compagnie et des désagréments pour ses clients. «Depuis l'annonce de la grève, la RAM a mobilisé les moyens humains, techniques et opérationnels en vue d'assurer l'acheminement du maximum de passagers à leur destination et d'atténuer les désagréments causés par ce mouvement de grève», annonce-t-on à la RAM. En effet, la priorité de la compagnie a été d'assurer le transport et trouver des solutions d'acheminement au maximum de ses passagers. Ainsi, elle a dû mobiliser ses avions avec les équipages ne participant pas au mouvement de grève et procédé à des affrètements d'avions. Ces mesures ont permis d'assurer 86% des vols programmés pendant les jours de grève, selon les responsables de la RAM. Le cahier revendicatif de l'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) comprend trois points. D'abord, la marocanisation de la fonction commandant de bord au sein du groupe RAM et l'arrêt du recrutement des commandants de bord étrangers. Les pilotes revendiquent aussi le respect des engagements de la compagnie et des protocoles d'accord signés ainsi que le rétablissement d'un dialogue concret et sincère à même de répondre au cahier de revendications des pilotes de ligne. «L'AMPL a déclenché une grève alors même que le président de la compagnie exhortait les représentants des pilotes à poursuivre les négociations et à reporter leur mouvement une demi-heure encore avant la cessation de travail», explique-t-on à ALM. La direction de la compagnie nationale déplore ce comportement «émanant de membres d'une corporation privilégiée et considère qu'il est de nature à rendre les négociations ultérieures encore plus difficiles». «La RAM souligne d'autant plus l'aspect négatif de cette grève qu'il a été constaté que la majorité des pilotes RAM détachés à Atlas Blue ont refusé d'assurer leurs vols au profit de cette compagnie», affirment les responsables de la compagnie. «Il s'agit d'un précédent grave, accompli en contradiction frontale par rapport à la politique du groupe RAM visant à assurer une évolution positive de carrière des pilotes RAM au sein des filiales du groupe. Cet objectif, lié à la politique de marocanisation des postes de commandants de bord, est irréalisable s'il conduit à exporter dans toutes les filiales du groupe les tensions internes à Royal Air Maroc», ajoutent-ils. Même dans ce climat de tension, la RAM reste attachée à l'esprit de concertation. La compagnie annonce qu'elle continuera à privilégier la voie du dialogue avec les représentants des pilotes, à même de favoriser l'instauration d'un climat social serein.