C'est ce lundi, 29 juin, que le président de la commune d'Oujda sera élu après 20 jours de tractations, de volte-face et d'alliances nouées et dénouées au gré des coalitions et pressions. Les 65 conseillers et conseillères élus lors des dernières élections n'ont pas pu tenir leur session comme prévu jeudi dernier, pour la constitution de leur bureau et l'élection du nouveau président du Conseil de la ville d'Oujda. Le PJD qui s'est classé premier avec 21 sièges, le PAM avec 16 sièges, le MP avec 14 et le PI avec 13 sièges se sont livrés à des tractations sans issue pour présider ce conseil. Au départ, tout laissait prévoir une alliance PJD/ Istiqlal mais puisque le PI tenait fortement à la présidence, cette alliance a dégénéré et a laissé la voie libre au représentant du PAM qui était hors course pour entamer des contacts et reprendre les rênes du conseil local. C'est lui le maire sortant. Par ailleurs, plusieurs conseillers PAM n'ont pas pardonné à leur tête de liste le choix qu'il avait opéré, à leur insu, pour établir le classement des conseillers. Le mécontentement a pris des proportions démesurées et la transhumance a pris le dessus. Quatre conseillers PAM ainsi que 6 conseillers MP ont rejoint le PJD. Du coup, le PI et le PAM étaient exclus de la course à la présidence. Cela n'a pas suffi car les manœuvres du jour J ont fait que seuls 32 conseillers (il fallait au moins 33) étaient présents jeudi dernier pour l'élection du président. Situation qui a poussé le pacha à reporter la session. Seulement dix minutes après, deux autres conseillers allaient rejoindre le PJD. Le quorum était atteint. Mais trop tard pour tenir la session. Au lieu de rentrer chez eux, les conseillers qui se trouvaient à la municipalité ont décidé d'y siéger jusqu'à lundi (date fixée pour la tenue d'une nouvelle session) en guise de protestation sur la vélocité de la levée de la session. «Pour des raisons de commodités sanitaires et puisqu'il y a parmi nous des conseillers qui suivent des traitements médicaux et des femmes, on a décidé de se déplacer et de rester ensemble dans une maison d'un député PJD qui s'est transformée en annexe du parti», a rapporté Mohammed Othmani (conseiller PJD). 24 heures après, les services de l'ordre ont quadrillé la maison et ont conduit douze conseillers au commissariat de police pour complément d'enquête. Les responsables politiques locaux du PAM et du MP ont déposé des plaintes de kidnapping contre le PJD. «Ce n'est pas vrai, rétorquent les personnes en question. On est venu par conviction», ont déclaré à ALM Ben Abdelhak Mustapha tête de liste du MP et Aziz Hmimida du PAM. Pie encore, ils ont déclaré lors d'un point de presse qu'ils ne font plus partie de leurs anciens partis et qu'ils ont regagné le PJD. Sur les douze conduits au commissariat, sept ont été relâchés et cinq n'ont pas regagné la maison d'où ils étaient conduits. «L'intervention de la police qui est illégale pour nous, déclare Abdelleh Hamal, tête de liste PJD et les interrogatoires qui ont suivi ont modifié la donne. C'est pour cela que nous avons adressé des messages aux autorités compétentes pour intervenir et mettre fin aux pressions exercées sur nous».