S'insurger contre le fait accompli et ne plus accepter de vivre dans la tension et la violence semble être un phénomène mondial. Il y a quelques semaines, un éditorialiste espagnol expliquait l'élection d'un non nationaliste à la tête du gouvernement autonome du Pays basque – une première en trente ans – par une phrase : «Les gens en ont marre». En fait, il voulait dire que les habitants de cette région basque ne supportaient plus de vivre dans un climat marqué par la tension, la crispation et la violence. Une situation qui rend difficile la vie quotidienne des citoyens. Et c'est pour cela, qu'ils ont choisi , lors des dernières élections de voter pour un socialiste afin de promouvoir l'installation d'un climat politique détendu et pouvoir, ainsi, consacrer l'essentiel de leurs efforts à la lutte contre les effets de la crise mondiale. Mais, «en avoir marre» ne semble pas être un phénomène exclusivement basque. Il semble qu'il s'agit d'une vague mondiale. Ce qui vient de se passer au Liban en est l'une des illustrations. Le peuple libanais, ayant vécu depuis plus de trente ans dans un climat de guerre, a manifesté son ras-le-bol en sanctionnant, par les urnes, le parti chiite du Hezbollah. Ce dernier, étant une organisation, essentiellement, militaire, ne peut survivre, politiquement, à une situation de paix et de prospérité. Ces dix dernières années, après le retrait israélien du sud du Liban, il a provoqué deux guerres afin de prouver son utilité. Toutefois, il se trouve que les Libanais «en ont marre» de la destruction, la violence, la peur, etc. C'est pour cela qu'à la première occasion qui leur a été donnée de choisir leur destin, ils ont voté pour une formation politique qui mise sur un avenir de prospérité et de paix. La même chose en Iran. Le peuple iranien aspire à changer son quotidien. Les citoyens iraniens voudraient pouvoir vivre en paix, développer leur économie, perfectionner leur système éducatif, moderniser leur pays et améliorer leur mode de vie. Ils ne veulent plus que le monde ne voit en eux que la menace nucléaire. C'est pour cela qu'ils ont voulu changer de dirigeants, par les urnes. Et, quand ils ont constaté que leurs voix ont été confisquées et que les élections ont été falsifiées, ils sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère et exiger le changement. Car, les Iraniens «en ont marre». A Gaza, les Palestiniens ne supportent plus la dictature du Hamas et ses conséquences sur la situation sociale et économique. Ils ne veulent plus servir de boucliers humains aux dirigeants du Hamas. Ils rêvent, eux aussi, de vivre dans la quiétude, la paix et la prospérité. Conscients de cela, les dirigeants du Hamas ne veulent pas leur offrir l'opportunité de s'exprimer. C'est pour cela qu'ils s'opposent à l'organisation d'élections législatives sous un contrôle international parce qu'ils savent que les Gazaouis «en ont marre». Il s'agit donc d'un phénomène mondial. Le monde est en train de changer. Et le simple citoyen, à travers le monde, n'accepte plus d'être l'invité vedette d'un dîner de cons.