Le président américain Barack Obama a déclaré dans un discours attendu depuis plusieurs mois qu'il était «venu chercher au Caire un nouveau départ entre les Etats-Unis et les Musulmans». «Le Maroc a été le premier pays à avoir reconnu l'indépendance des Etats-Unis», a déclaré, jeudi, au Caire, le président américain Barack Obama. Un signe fort de la Maison-Blanche au Roi Mohammed VI. Le chef d'Etat américain n'a pas manqué de rappeler dans son discours adressé au monde musulman «qu'un traité d'amitié avait été signé à ce titre entre les deux pays en 1796». Avec cette prise de parole, le chef d'Etat américain espère ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre les Etats-Unis et le monde islamique qui ont connu une détérioration sous la présidence de George W. Bush. Dans son allocution à l'Université du Caire, M. Obama a fait plusieurs fois référence à ses racines musulmanes et au Coran en citant un passage très significatif. «Ayez conscience de Dieu et dites toujours la vérité». Il a de nouveau fait référence à ses racines musulmanes à un autre moment de son discours en soulignant que s'il est chrétien aujourd'hui, son père était issu d'une famille kényane qui «inclut des générations de Musulmans». Il a également mentionné les relations des Etats-Unis avec l'Islam. «Je considère qu'il est de ma responsabilité de président des Etats-Unis de combattre les stéréotypes négatifs sur l'Islam». Et de poursuivre : «Je suis venu chercher au Caire un nouveau départ entre les Etats-Unis et les Musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'Islam ne s'excluent pas, et n'ont pas besoin d'être en concurrence». Lors de son discours, le chef de la Maison-Blanche a voulu montrer qu'il existe une nouvelle politique américaine concernant le dossier palestinien. Il a d'ailleurs soutenu la création d'un Etat palestinien aux côtés de l'Etat hébreu. «La seule résolution du conflit est que les aspirations des deux parties soient réalisées dans le cadre de deux Etats, où Israéliens et Palestiniens pourront vivre en paix». M. Obama a également appelé à l'arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens. «Les Etats-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne» qui «viole les accords passés et nuit aux efforts de paix». «Il est temps que la colonisation cesse», a souligné le président américain. Par ailleurs, le président américain a condamné fermement les actes terroristes. «La première question que nous devons affronter c'est l'extrémisme violent sous toutes ses formes. Les Etats-Unis rejettent la même chose que les gens de toutes les religions, les meurtres d'hommes, de femmes et d'enfants innocents». Concernant la situation en Afghanistan, le président américain a précisé clairement que les Etats-Unis ne souhaitaient pas rester en Afghanistan. «Ne vous y trompez pas : nous ne voulons pas maintenir nos troupes en Afghanistan. Nous cherchons à n'y avoir aucune base militaire», a-t-il déclaré. M. Obama a également affirmé que la confrontation sur le programme nucléaire controversé iranien était «à un tournant décisif». «Nous sommes disposés à aller de l'avant sans conditions préalables sur la base du respect mutuel» même s'il sera difficile de «surmonter des décennies de méfiance» avec l'Iran, a-t-il indiqué. «Mais il est clair pour tous ceux qui sont concernés que lorsqu'il s'agit d'armes nucléaires, nous sommes à un tournant décisif», a-t-il averti. «Il ne s'agit pas simplement des intérêts américains. Il s'agit d'empêcher une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient qui pourrait conduire cette région et le monde sur une voie extrêmement dangereuse», a poursuivi M. Obama. Cela n'exclut pas cependant, selon lui, que «toute nation -y compris l'Iran- doit avoir le droit d'accéder à la puissance nucléaire pacifique» si elle se conforme au Traité de non prolifération nucléaire.