Le ministre de l'Intérieur annonce la fermeture de 267 agences bancaires ayant failli aux mesures de sécurité convenues avec le GPBM. Certaines opérations de braquages servaient à financer des réseaux terroristes. Chakib Benmoussa met sa menace à exécution. Une semaine après avoir averti les banquiers de la place, le ministre de l'Intérieur passe à l'acte. À la Chambre des conseillers, mardi 12 mai, il a annoncé la fermeture de 267 agences bancaires ayant failli aux mesures de sécurité convenues avec le Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM). Une lourde sanction qu'il explique par les liens pouvant exister entre ces opérations de braquage et le financement de réseaux terroristes. «Un grand nombre des investigations menées suite au démantèlement de certaines cellules terroristes ont révélé que leurs membres avaient braqué des établissements bancaires ou des agences postales pour financer leurs projets», a affirmé M. Benmoussa, lors d'un débat au Parlement sur la sécurité dans les banques. «Les mesures prises dans ce cadre visent à dissuader les auteurs des braquages et aider dans les enquêtes sur ces actes. Les sommes d'argent en circulation dans les agences réveillent les convoitises des réseaux criminels qui peuvent utiliser le butin dans des opérations plus dangereuses», a-t-il ajouté. Pour étayer ses propos, le ministre de l'Intérieur dévoile pour la première fois le nombre de hold-up commis à travers le pays. Quarante braquages de banque ont été signalés durant les deux dernières années et 5 depuis le début de 2009. Rien que les sociétés de transfert de fonds, elles ont été la cible de 32 attaques depuis 2007. De quoi effrayer les salariés et les clients de ces établissements bancaires. «Le ministère de l'Intérieur continuera la mise en œuvre de sa stratégie de sécurité avec fermeté pour la préservation de l'ordre public. Au cours des dernières années, il a été constaté une augmentation du nombre de braquages faisant de ce phénomène une menace pour l'intégrité physique des employés et l'ordre public», a-t-il indiqué. Coutelas, épées et même des armes à feu, les braqueurs ne lésinent pas sur les moyens. Le ministère de l'Intérieur et le GPBM ont mis en commun «une stratégie de sécurité intégrée» à travers la signature d'une convention le 12 juin 2008. L'objectif étant d'équiper les agences de systèmes disposant du seuil minimum en matière de sécurité et des moyens de surveillance et de prévention. En d'autres termes, il est question de les doter d'alarmes, de caméras de contrôle, de portes renforcées, de systèmes de surveillance à distance. À une année de cette convention, les banques étaient loin des objectifs fixés par cette convention. «En dépit des résultats obtenus, les services compétents ont relevé une lenteur dans l'application des mesures convenues au niveau de plusieurs établissements, comme cela a été confirmé à l'occasion des derniers braquages», a déploré M. Benmoussa. Le 5 janvier 2008, le ministre de l'Intérieur convoque le GPBM et lui ordonne d'accélérer le rythme de mise en place d'un dispositif sécuritaire pour chaque agence. S'en suit une autre réunion, mardi 5 mai, au cours de laquelle il a constaté que la plupart des établissements bancaires n'ont pas respecté les mesures de sécurité nécessaires. Saisissant cette occasion, M. Benmoussa a brandi la menace de fermer les agences qui ne respectent pas le dispositif sécuritaire mis en place conjointement avec les professionnels. Déjà, 267 agences bancaires ont été fermées. Une décision qui pèsera lourd dans les finances des banques visées.n