Licenciée en biologie, une mère de quatre enfants, enceinte depuis trois mois, dérobait les chéquiers et distribuait des chèques en bois pour vivre comme une femme riche. Nous sommes au tribunal de première instance à Casablanca. La salle d'audience était archicomble. Au box des accusés se tenait Nadia. Quadragénaire et mère de quatre enfants, elle est accusée d'escroquerie et émission de chèques sans provision. Née à Fès, au sein d'une famille de trois enfants, Nadia était une fille modèle dans son quartier. Elle ne s'occupait que de ses études. Après ses multiples réussites, elle est arrivée à décrocher une licence en biologie. Malheureusement, ce diplôme ne lui a pas permis de trouver un emploi adapté à son profil. La solution ? Elle a choisi d'enseigner dans une école privée. Entre-temps, elle a rencontré un jeune Casablancais. Une histoire d'amour est née et a abouti au mariage. Nadia a abandonné l'école et a rejoint son mari à Casablanca. Au quartier Bourgogne, ils se sont installés dans un appartement. Pas moins d'un an et demi après son mariage, son mari a été licencié de son travail. Tous les deux ont cherché un emploi. En vain. Une situation critique qui l'a poussée à commettre son premier délit ! Profitant de la bonne foi de son amie, elle lui a subtilisé une somme d'argent. Une plainte a été déposée. Nadia a été interpellée, arrêtée et condamnée à six mois de prison ferme. Lorsqu'elle a été relâchée, elle s'est retrouvée sans foyer. Son mari l'a répudiée quand elle était sous les verrous . Pour gagner sa vie, elle a travaillé comme serveuse dans un café. Pas moins de deux mois au sein du café, elle a mis la main sur le chéquier d'une cliente. Elle a commencé à éparpiller par ci et par là des chèques en bois pour vivre sans le moindre besoin. Arrêtée, elle a été condamnée à huit mois de prison ferme. Quand elle a été relâchée, elle s'est remariée. A côté de son nouveau mari, elle a vécu aisément. Entre-temps, elle a découvert qu'elle est atteinte d'un cancer. Désespérée, elle a décidé de profiter de la vie. Par quel moyen ? Par l'escroquerie. À ce propos, elle a contacté l'un des grands magasins de vêtements pour femmes. Elle a expliqué à la commerçante : «Je reviens dans quelques minutes pour choisir les vêtements qui me conviennent et seront payés demain par mon mari». Dans la boutique, elle a dérobé le chéquier de la commerçante. Elle est partie pour recommencer à distribuer les chèques en bois aux bijoutiers. Le résultat ? Elle a acheté plusieurs bijoux en or d'un montant global de 176 mille dirhams. «Mon mari n'est pas au courant et je suis enceinte depuis trois mois», a-t-elle affirmé devant le tribunal. Jugée coupable, elle a été condamnée à trois ans de prison ferme.