Sidi Mohamed Salem Ahmed, originaire de Laâyoune, a été violemment agressé à Tindouf par des dirigeants du Polisario. La victime appelle le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à assumer sa responsabilité. Le programme d'échange de visites entre les familles marocaines dans les provinces du sud du Royaume et les séquestrés dans les camps de Tindouf au sud de l'Algérie tourne au drame pour Sidi Mohamed Salem Ahmed. Ayant bénéficié du programme de visites familiales piloté par le HCR, dont la dernière opération a duré du vendredi 17 au 22 avril, Sidi Mohamed Salem Ahmed, 54 ans, a indiqué avoir été victime de «coups, torture et insulte» de la part des éléments du Polisario dans les camps lorsqu'il a demandé de visiter la tombe de son frère, Bouhala Slama, qui avait été tué par le Polisario lors d'une tentative de retour à la mère-patrie le 24 avril 1992. «Je suis l'un des bénéficiaires du programme des visites familiales, supervisé par l'Organisation des Nations Unies. Après mon arrivée à Tindouf pour rendre visite à ma famille, j'ai contacté les membres du Polisario et leur ai demandé de visiter la tombe de mon frère. Ma demande n'a pas été à leur gré, alors ils ont commencé à m'agresser physiquement et m'insulter. Le lendemain, d'autres membres influents du Front Polisario m'ont contacté et m'ont dit qu'ils sont émissaires du chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, qui voulait camoufler ce scandale à tout prix, chose que j'ai complètement refusé. J'ai vécu avec la peur au ventre durant mon séjour à Tindouf. Cela m'a poussé à contacter les responsables du HCR, dont une fonctionnaire qui a rédigé un procès contenant mes propos. Elle m'a demandé de s'adresser, dès mon arrivée à Laâyoune au bureau local du HCR, pour mettre cette affaire en lumière», a relaté Sidi Mohamed Salem Ahmed lors de son arrivée à l'aéroport de Laâyoune. Ce dernier, originaire de la tribu des Rguibate Oulad Bourhim, a raconté avoir été conduit dans un lieu désert où deux éléments du Polisario l'ont insulté et roué de coups, avant de le menacer de mort s'il redemande de visiter la tombe de son frère. Sidi Mohamed Salem Ahmed, ayant bénéficié de l'opération 13 du programme de visites familiales au titre de l'année 2009, a affirmé que «les familles sahraouies résidant dans les camps de Tindouf attendent que l'occasion se présente pour regagner la mère-patrie. Mais le blocus imposé par les éléments du Polisario et la sécurité algérienne les ont empêchés». Appelant l'ONU et le Conseil de sécurité à intervenir d'urgence pour libérer les séquestrés des camps de Tindouf et leur permettre de rentrer chez-eux, Sidi Mohamed Salem Ahmed a qualifié les conditions de vie dans ces camps de déplorables.