Certains esprits mesquins trouvent encore du plaisir à faire des plaisanteries de très mauvais goût. Une fausse alerte à la bombe a immobilisé vendredi 4 janvier pendant près de quatre heures le vol de la RAM qui assure chaque semaine la liaison Tanger-Paris, a-t-on appris de source judiciaire. L'appel reçu par la police de l'aéroport international de Tanger-Ibn Batouta peu avant le décollage de l'avion affirmait que le vol AT 753 de la RAM était la cible d'un tentative d'attentat terroriste. L'interlocuteur anonyme, très précis, donnait le nom et prénom du prétendu terroriste, l'un des 168 passagers, en l'occurrence celui d'un ressortissant algérien. Immédiatement, l'alerte est donnée. L'avion, un ATR, qui devait décoller de Tanger vers Paris à 17 heures locales se trouvait dès lors immobilisé sur le tarmac de l'aéroport avant qu'il ne soit encerclé par les éléments de la gendarmerie royale accourue sur le site, accompagnée de chiens-renifleurs spécialisés dans la détection d'armes et d'explosifs. Les forces de sécurité ont ensuite procédé à l'évacuation des 168 passagers et de leurs bagages hors de l'avion pour une nouvelle fouille, mais cette fois-ci d'une minutie extrême. Pour sa part, le terroriste présumé répondant à l'identité communiquée par l'interlocuteur anonyme a été interpellé par les services de sécurité qui l'ont conduit à Tanger pour les besoins de l'enquête, selon un témoin oculaire des événements. Ni les fouilles, ni les interrogatoires et contre-interrogatoires des passagers n'ont permis aux différentes forces de sécurité présentes de confirmer les assertions de l'interlocuteur anonyme. Ce n'est que vers 21 heures soit après une immobilisation de plus de quatre heures que 167 des 168 ont pu reprendre place à bord du vol Tanger-Paris et que celui-ci ait pu enfin décoller à destination de la capitale française, après que le risque d'un attentat ait été totalement écarté par les responsables locaux des services de sécurité. Une fois mis hors de cause, Le ressortissant algérien a pu quitter Tanger le lendemain samedi à 10 heures trente du matin pour Paris à bord d'un autre vol, mais cette fois-ci via Casablanca. Par ailleurs, quatre autres ressortissants algériens se trouvant parmi les passagers de l'avion ont pu reprendre leur voyage le même jour à bord du même vol. Selon certaines informations, l'appel anonyme aurait été l'œuvre d'une personne connue du ressortissant algérien et qui aurait été motivé par des sentiments de vengeance.