La LDDF a organisé une table ronde autour du thème «Elections de 2009 et principe de l'égalité entre les femmes et les hommes». Fouzia Assouli, la présidente, met en relief les principaux points de la rencontre. ALM : Quels sont les points qui ont été débattus lors cette table ronde ? Fouzia Assouli : C'est un débat entre le mouvement social pour l'égalité et la citoyenneté, les partis politiques (USFP, PPS, PSU,PAM, Parti travailliste et le RNI) ainsi que les syndicats, la CDT et l' ODT. Nous avons constitué un réseau lié par la charte fondée non seulement sur le respect de l ‘égalité des chances dans toutes les alliances politiques, mais également l'application du genre. C'était une occasion pour définir une plate-forme de revendications légales et fondamentales dont pourraient bénéficier les femmes. L'objectif étant de créer une dynamique afin de coordonner les efforts pour que le principe de l'égalité des sexes constitue un élément fondamental dans les programmes de développement local et régional. Que revendiquez-vous au juste ? Notre mission est de tenir compte des attentes des femmes et promouvoir leurs droits notamment en matière de santé reproductive, travail, enseignement, droits juridiques et autres. Nous nous engageons également de les accompagner dans leurs investissements. Nous revendiquons l'instauration d' une culture de «rendre-compte». Cela se concrétisera par un suivi pour mieux définir la plate-forme avec un argumentaire élaboré par des experts et qui présente des revendications urgentes et réalisables. Comme nous prévoyons de commencer des caravanes de mobilisation dans différentes régions du Maroc pour augmenter la participation des femmes au niveau politique. Notre action est la continuité du projet «citoyenneté responsable» qui a été mis en œuvre lors des élections de 2007. Une polémique a été créée récemment autour de la publicité «Tide». Quelles sont les raisons qui vous ont poussées à vous révolter contre ce spot publicitaire ? En 2006, le Maroc a promulgué la charte nationale pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias. Cependant, cette image reste dégradante dans les différents supports de communication de masse. Le spot «tide» a véhiculé une représentation déformée du présent de la femme marocaine, en tant que femme au foyer et en tant que journaliste simple d'esprit en couvrant une marche pour un détergent. La publicité a perturbé la mémoire marocaine en créant une telle marche, sachant bien que notre pays a connu deux grandes marches féminines menées pour la réforme du Code de la famille. C'est une atteinte aux militantes et aussi à l'histoire de notre pays. Notre engagement démocratique pour l'égalité et la promotion des droits de la femme, nous a poussés à interpeller les autorirés sur la violation de la charte de 2006. Cela prouve que nous ne disposons pas de mécanisme ferme pour lutter contre la violence symbolique à l'égard de la femme. Malheureusement, l'actrice et animatrice marocaine est tombée de façon inconsciente dans ce piège. Nous avons souhaité que sa notoriété soit exploitée positivement pour sa promotion et la promotion de la femme marocaine. Ce qui peut créer l'illusion chez les téléspectateurs. Propos recueillis par Kawtar Tali