Driss Lachgar, membre du bureau politique de l'USFP, appelle à la création de comités de vigilance pour lutter contre la fraude électorale. ALM : Dans le but de contrôler les élections communales, vous avez appelé à la création de comités de vigilance composés par le parti de l'USFP et le PJD. Est-ce qu'on peut dire que les deux partis se dirigent vers une alliance pour entamer les élections communales ? Driss Lachgar : Les comités de supervision des élections législatives de 2007, qui avaient été instituées à l'initiative d'acteurs de la société civile, avaient pour mission d'établir des rapports à la fin de l'opération de vote. C'était un contrôle a posteriori, autrement dit après la fin de l'opération de vote. Ce que je propose est différent. Ce n'est pas non plus un appel à l'union avec le PJD. Il ne doit pas être interprété comme tel. Je lance un appel pour que des comités de surveillance et de vigilance soient institués. Contrairement aux comités des élections de 2007, ceux-ci auront pour mission de contrôler les élections a priori. Tous les partis politiques démocrates devraient se joindre à cette initiative, pas uniquement le PJD. Ces comités seront un moyen pour lutter contre la fraude et prévenir les actes malsains qui peuvent entacher les élections communales. Ces comités de vigilance pourront agir dans différents lieux. Aussi bien dans les villes qu'à la campagne. Dans les douars notamment, dans les villages…Elles seront un instrument pour barrer la route devant les personnes qui seraient tentées par l'utilisation de moyens financiers pour obtenir plus de voix. Les corrupteurs seront contraints de faire marche arrière lorsqu'ils sauront qu'ils sont surveillés par des comités créés à cet effet. Même les habitants des quartiers, jeunes et moins jeunes, sont invités à adhérer à ces comités. L'appel que j'ai lancé s'adresse en fait à toutes les composantes de la société, pas seulement le PJD et les autres partis. Quels moyens proposez-vous pour mettre en œuvre les comités de vigilance ? Il est encore prématuré de parler des moyens de mise en œuvre de cette initiative. Mon initiative constitue une invitation ouverte à l'opinion publique marocaine, qui en a assez des fraudes électorales. J'appelle tous les citoyens à la vigilance et à la prudence lors des élections communales. Les citoyens sont dans l'obligation de dénoncer tous les actes qui seraient suspicieux. Ils doivent informer le ministère public, chaque fois qu'il y a des agissements anormaux, soit lors de la campagne électorale soit le jour du vote. La société marocaine doit réagir avec fermeté pour empêcher les fraudeurs de nuire à l'opération du vote. En tant que parti de la majorité, comment voyez-vous les échéances communales du 12 juin ? Le parti de l'USFP attend toujours des mesures concrètes de la part du gouvernement. Des mesures politiques, administratives et juridiques qui puissent redonner confiance et espoir à tous les citoyens. Nous ne souhaitons pas que le taux de participation soit réduit comme en 2007 et qu'il ait un impact négatif sur les échéances du 12 juin prochain. Quelles sont les chances de la femme de l'USFP dans les communales 2009 ? Notre parti est pionnier en matière de représentativité féminine. Le travail effectué dans ce sens au sein de l'USFP est en conformité avec le discours que nous prônons. Présenter des femmes candidates aux élections et veiller à ce que la femme ait toujours sa place dans l'échiquier du parti, cela fait partie des principes que nous adoptons depuis toujours. Les femmes dans notre parti œuvrent pour préserver cet acquis.