La Déclaration de Casablanca, un texte découlant du Congrès mondial des jeunes qui s'est tenu au Maroc en août 2003, a été décortiquée samedi dernier à Rabat par le Forum des jeunes Marocains pour le troisième millénaire. La Déclaration de Casablanca, élaborée en marge du Congrès mondial des jeunes que le Maroc a abrité du 16 au 28 août 2003, a été au centre des débats d'un séminaire organisé samedi dernier à Rabat par le Forum des jeunes Marocains pour le troisième millénaire. Une rencontre organisée par des jeunes, avec des jeunes et traitant de problèmes des jeunes. Le thème choisi pour ce séminaire : « Les organisations marocaines des jeunes et la déclaration de Casablanca : quelle interprétation ? » a permis à plusieurs responsables d'organisations partisanes pour jeunes de revenir en long et en large sur cette déclaration qui résume les attentes de jeunes de 148 pays ayant participé au congrès. Ainsi, la Jeunesse socialiste était représentée par Saïd Fekkak dont l'intervention a mis l'accent sur le rôle que doit jouer la société civile dans la promotion de la jeunesse marocaine. La situation critique que vit cette dernière, marquée notamment par la pauvreté, le chômage et l'analphabétisme entre autres, ne peut s'améliorer sans une véritable mobilisation des jeunes et un véritable partenariat entre leurs organisations et les départements gouvernementaux concernés. Le représentant de la jeunesse du parti du Progès et du Socialisme (PPS) a demandé de résumer la Déclaration de Casablanca et de la généraliser aux établissements scolaires. Le but n'en est autre que de permettre à un plus grand nombre de jeunes Marocains d'avoir accès à ce texte à caractère international élaboré dans leur pays. C'est justement ce caractère global qu'Abdelali Hamidine de la Jeunesse du Parti de la Justice et du développement (PJD) a développé. Pour lui, ce texte ne peut en aucun cas être applicable à la réalité marocaine. L'initiative est certes louable puisqu'elle émane directement des jeunes plus que jamais conscients de leur rôle dans le développement, mais elle n'en demeure pas insuffisante, souligne l'intervenant. Le texte, selon M. Hamidine, ne contient aucune allusion aux différents conflits qui menacent la paix dans le monde, de même qu'il a omis de s'intéresser aux enjeux économiques et stratégiques qui régulent les relations entre les états. Hassan Tarik de la Jeunesse Ittihadia est également revenu sur les lacunes de cette déclaration, dont la référence idéologique libérale est criante. Il a en outre déploré l'absence d'un organe spécifique chargé de la promotion de la jeunesse au niveau international, et ce malgré l'intérêt évident des différentes organisations relevant des Nations Unies. Pour sa part, Mohamed Aouni de l'organe des jeunes de la Gauche Socialiste Unifiée (GSU) a mis en exergue la nécessité d'une réforme des champs politique et économique, à même de permettre à une plus grande marge de liberté aux jeunes. La Jeunesse Istiqlalienne, qui a pris part aussi à ce débat par le biais d'Abdelmajid Faraji, a souligné que la discussion sur la Déclaration de Casablanca aurait dû avoir lieu bien avant la tenue du congrès mondial. Quant aux interventions des jeunes qui ont été nombreux à ce séminaire, elles ont été unanimes à souligner que la jeunesse joue un rôle incontournable dans le développement de chaque pays. A présent, il faudrait considérer les jeunes en tant qu'acteurs contribuant à la résolution des problèmes de la société et non pas un problème, comme c'est le cas de nos jours dans la plupart des pays en voie de développement. Répondant à toutes ces critiques, Driss Guerraoui, coordinateur national du Congrès mondial des jeunes a mis en évidence la participation de représentant de quelque 148 pays dans l'élaboration de ce texte. « Le caractère général ou universel de la déclaration a été dicté par la nécessité de prendre en considération l'appartenance des participants à des cultures et des civilisations différentes», a-t-il précisé. Parmi ces jeunes, trois Marocains qui ont exprimé la position de leur pays concernant plusieurs questions d'actualité, notamment la question palestinienne. Le coordinateur n'a pas manqué par ailleurs de signaler que l'initiation de cette réflexion sur la Déclaration de Casablanca a pour principal objectif de préparer trois grands rendez-vous des jeunes Marocains. Le premier n'est autre que le quatrième Festival du forum des jeunes Marocains pour le troisième millénaire. Le second est le Congrès national des jeunes alors que le congrès mondial des jeunes représente la troisième étape. Cette manifestation aura lieu en juillet 2005 en Ecosse.