Le programme «Dar taliba de qualité» a concerné 16.700 pensionnaires dans 212 établissements de protection sociale en 2007-2008. L'Entraide nationale prévoit de généraliser ce programme dans 774 établissements. Chaque année, ils sont des milliers à abandonner l'école. Pauvreté, éloignement entre le domicile et l'école en sont les principales causes. Pour lutter contre ce fléau, l'Entraide nationale en collaboration avec le Projet ALEF de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et la Fédération nationale des associations de bienfaisance (FNAB) ont élaboré un modèle de «Dar taliba de qualité». En 2007-2008, 16. 700 jeunes (6.400 filles et 10.300 garçons) dans 212 établissements de protection sociale ont bénéficié de ce programme. L'Entraide nationale ne compte pas s'en arrêter là. Celle-ci prévoit de généraliser le modèle à ses 774 établissements de protection sociale à travers le Royaume soit 55.000 bénéficiaires dont 17.000 dans 200 Dar Talib de la région Souss-Massa-Drâa. Ce programme a pour objectif d'assurer la continuité de la scolarisation après la 6 ème année du primaire. Les bénéficiaires sont hébergés dans des foyers conçus pour les rapprocher de l'école et leur offrir un environnement propice à la poursuite de leur scolarité. «Sans ce foyer pour filles, j'aurais abandonné l'école», confie Sara, 15 ans, bénéficiaire à Dar taliba de Touissite, à 55 km de Jerada. Un soutien scolaire et un programme d'enrichissement psychosocial ont également été mis en place en vue de favoriser l'épanouissement scolaire personnel et social des pensionnaires. Le programme «Dar taliba de qualité» a enregistré des résultats satisfaisants. Dans les Dar taliba de qualité, l'abandon scolaire s'est élevé à moins de 1% contre un taux national de près de 7%. Le taux de réussite scolaire des résidents a presque doublé, passant de 43 en 2005-2006 à 84% en 2007-2008. Grâce à ces foyers, de nombreux jeunes qui vivaient dans des conditions familiales difficiles ont repris le goût à la vie et ont amélioré leurs notes scolaires. C'est le cas de Khadija,13 ans, résidente à Dar taliba de Beni-Tajjit (province de Figuig) qui avait un faible niveau scolaire en raison de problèmes familiaux. Les séances d'écoute individuelles et le soutien scolaire fournis dans Dar taliba lui ont permis de mieux se concentrer sur son travail. Elle a fini l'année avec une moyenne de 12,02/20 contre 7,2 au premier trimestre. Avec des résultats scolaires améliorés, il a été constaté que les filles bénéficiaires sont présentes dans leurs milieux de vie et au sein de leur collège. Les familles des bénéficiaires sont plus impliquées dans la scolarité de leurs enfants. Tel est le cas de Mouha, père de la jeune Nezha, résidente à la Dar taliba de Beni-Tajjit (province de Figuig) qui déclare que : «Nous les agriculteurs, nous ne pensons pas au suivi scolaire de nos filles. Notre priorité est avant tout de les nourrir. Par contre, dans Dar taliba un grand intérêt est porté à nos filles. Elles sont devenues beaucoup plus autonomes et responsables. Désormais, ma fille Nezha aide et oriente ses frères». Grâce à ces initiatives, de nombreuses filles du milieu rural pourront se fixer un objectif dans leur vie et prétendre à un meilleur avenir. Rappelons que les Dar taliba et Dar talib subventionnés par l'Entraide nationale et gérés par les associations à travers le Royaume permettent à plus de 50.000 filles et garçons des zones les plus isolées de poursuivre leurs études.