La nouvelle stratégie algérienne consiste à bloquer les négociations et finir par sortir la proposition Baker comme solution au blocage. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a reçu hier lundi 23 février à Alger, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross. Auparavant, le médiateur onusien a eu des entretiens avec les dirigeants du Polisario à Tindouf. Ces derniers lui auraient exigé, selon leurs déclarations, que les négociations de Manhasset soient basées sur ce qu'ils appellent «le droit à l'autodétermination». Une expression qui prête à confusion, d'ailleurs, puisque le plan d'autonomie proposé par le Maroc est aussi une forme d'autodétermination selon le droit international. Or, le Polisario veut parler de «référendum d'autodétermination». Mais, le Polisario et les dirigeants algériens savent pertinemment que cette voie ne mènera nulle part puisqu'il a été prouvé que le référendum est, techniquement, impossible à réaliser. Que cherchent donc les Algériens et les Polisariens à travers cette obstination à exiger le référendum ? Depuis que le Maroc a eu le courage de faire un pas en avant en proposant à l'ONU une voie de solution équilibrée puisque basée sur le principe «ni gagnants ni perdants», la stratégie algérienne a été entièrement déstabilisée. Aussi, il fallait trouver une manière de reprendre la main et pouvoir obliger la communauté internationale à réviser sa position en faveur du plan de solution proposé par le Maroc. En fait, en exigeant le référendum, les adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc veulent pousser la communauté internationale à se trouver, encore une fois, dans l'impasse. Or, devant une telle situation, la seule issue possible sera celle de la fameuse quatrième voie proposée par l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, James Baker, à savoir «l'autonomie pour une période déterminée suivie d'un référendum d'autodétermination avec option d'indépendance». La nouvelle stratégie algérienne consiste à faire le maximum de blocage et sortir, ensuite, la recette «autonomie-référendum» comme proposition que le Polisario mettrait sur la table des négociations. Revivre le feuilleton Baker, encore une fois, n'est pas acceptable. Perdre son temps à examiner des propositions de solutions sachant pertinemment qu'elles ne sont pas réalisables est une manière de prolonger la souffrance de la population séquestrée et cantonnée dans les camps de Tindouf. Il est temps que la communauté internationale intervienne pour mettre fin à ce drame humanitaire en imposant le plan d'autonomie comme solution à ce conflit artificiel.