Lahcen Daoudi, membre dirigeant du PJD, estime qu'il n'est pas convenable de sortir la revendication de la réforme de la Constitution à la veille des élections. ALM : Quelle opportunité pourrait avoir la revendication de la réforme constitutionnelle à la veille des élections de 2009 ? Lahcen Daoudi : On ne doit pas revendiquer la réforme de la Constitution à la veille des élections communales de 2009 parce que l'on sait pertinemment qu'elle ne peut avoir lieu avant ces échéances. En plus, si on le faisait, ce serait de la surenchère ni plus ni moins. Or, la Constitution est trop importante pour qu'elle fasse l'objet de surenchères. C'est un dossier qu'il faut ouvrir dans un climat serein, loin de toute échéance. A mon avis, l'année 2010 est la plus propice pour ouvrir les discussions au sujet de la Constitution, c'est-à-dire après les échéances de 2009 et loin des échéances de 2012. Voulez-vous, donc, dire que le PJD n'est pas d'accord avec l'USFP quant à l'opportunité de poser aujourd'hui la question de la réforme constitutionnelle ? Je n'aime pas commenter ce que font les autres, je préfère commenter ce que je fais et ce que je dois faire dans l'avenir. Pour le PJD, la réforme de la Constitution est une nécessité. La Constitution doit évoluer avec la société, sinon il y aura un décalage trop important entre les deux. Que répondez-vous à ceux qui disent que la réforme constitutionnelle n'est pas une revendication populaire ? La priorité pour le peuple, c'est le pain, l'école, la santé … C'est l'intelligentsia, évidemment, qui suit de près le sujet parce que, malheureusement, il n'y a pas de mise à niveau de la société à l'échelle politique, économique et même intellectuelle dont la locomotive se situe au niveau d'une minorité. Partagez-vous avec l'USFP l'existence d'une crise politique au Maroc ? Il n'y a pas de crise politique au sens constitutionnel du terme. Il y a crise dans le champ politique. Et le changement de la Constitution peut être un élément facilitateur pour justement solutionner la crise du champ politique. Il faut qu'il y ait un consensus qui doit éliminer la notion de surenchère. On vient d'avoir le Statut avancé avec l'Europe. Donc, on doit jouer dans la cour des grands et ne pas regarder ce qui se passe chez nos voisins retardataires.