L'USFP annonce la préparation d'une plate forme pour la réforme constitutionnelle. Hassan Tarek, membre de son bureau politique, révèle les grandes lignes de cette initiative. ALM : L'USFP prépare une Initiative pour la réforme politique et constitutionnelle. Pourquoi cette initiative aujourd'hui ? Hassan Tarek : Le huitième congrès de l'USFP a livré, dans sa Déclaration finale, le diagnostic de la situation politique au Maroc. Les congressistes ont conclu que, après le scrutin législatif de 2007, le pays affronte une crise politique grave. Ils estiment que le règlement de cette crise passe nécessairement par la mise en place de réformes politiques et constitutionnelles. Les citoyens qui se sont abstenus de voter ne l'ont pas fait parce qu'il y a seulement une crise interne aux partis politiques, la crise étant également d'ordre institutionnel. Il y a une crise indéniable entre les citoyens et les institutions politiques. La réforme constitutionnelle est le meilleur remède à la crise politique du pays. Que répondez-vous à certains qui trouvent dans cette initiative un simple enjeu électoral ? Il n'y a aucun lien entre cette initiative et les élections communales qui se profilent à l'horizon (12 juin 2009). La revendication de la réforme constitutionnelle s'inscrit dans un contexte politique global. C'est un début de réponse aux questions que pose la nouvelle phase que traverse le pays après les élections législatives de 2007. Et cette nouvelle phase se construit sur les décombres d'une phase que nous considérons révolue à tout jamais, celle qui a duré depuis 1998. Quelles sont les grandes lignes de l'Initiative de l'USFP pour des réformes politiques et constitutionnelles ? Cette Initiative s'articule autour de deux axes. Le premier porte sur les réformes politiques. Notre pays a besoin d'une réforme du mode opératoire électoral. Le gros titre de cette réforme sera la moralisation de la vie politique, la lutte contre l'usage de l'argent et contre d'autres pratiques douteuses. Le deuxième axe touche aux réformes constitutionnelles. Nous considérons qu'il y a plusieurs références pour ces réformes. La principale est représentée par les recommandations de l'Instance équité et réconciliation. L'IER avait présenté des recommandations politiques et institutionnelles, pour éviter que ce qui s'est passé se reproduise encore. La même instance a insisté sur la nécessité de renforcer l'indépendance de la justice, la bonne gouvernance et la soumission des services de sécurité au contrôle du Parlement. Elle a également souligné l'exigence de la reconnaissance de la souveraineté du droit international en termes des droits de l'Homme.