Le Premier ministre indien Vajpayee a déclaré que la guerre avec le Pakistan n'était «pas une nécessité», alors que les deux puissances entament leur sommet sur fond d'incidents. Cette déclaration du chef de l'exécutif laissait planer jeudi quelques espoirs de détente avant l'ouverture du sommet, ce vendredi, entre l'Inde et le Pakistan, à Katmandou, au Népal. «Je vais déployer tous les efforts pour empêcher (la guerre)» a ainsi rassuré Atal Behari Vajpayee lors d'une conférence de presse à Lucknow (Nord de l'Inde), tout en estimant que les mesures prises par le Pakistan à ce jour n'étaient pas suffisantes. «Nous serons ouverts à un dialogue seulement lorsque le terrorisme transfrontalier sera arrêté», a-t-il précisé alors que la veille plusieurs incidents de ce type ont eu lieu. Mercredi soir en effet, des militants islamistes présumés ont attaqué un poste de l'armée indienne au Jammu-et-Cachemire, tuant deux soldats et en blessant sept autres. Le groupe de combattants, qui a ouvert le feu sur le camp de Darhal (200 km au nord-ouest de Jammu), a pu s'enfuir et la police estime qu'il s'agissait de séparatistes musulmans soutenus par le Pakistan. Quelques heures plus tôt, d'autres séparatistes présumés avaient fait exploser deux grenades près du Parlement de Srinagar, dans la même région, faisant au moins un mort et 24 blessés. Le 1er octobre, ce même bâtiment avait déjà été la cible d'une attaque qui avait fait 40 morts, dont plusieurs dizaines de civils. Le groupe Jaish-e-Mohammed («Armée de Mahomet ») avait dans un premier temps revendiqué cette attaque-suicide, avant de retirer sa revendication face aux condamnations internationales. Cette semaine, les civils ont d'ailleurs une nouvelle fois fait les frais des affrontements puisque, dans la nuit de mardi à mercredi, une femme a été tuée, et trois autres blessées, par un tir de mortier de l'armée indienne. Une nouvelle mort qui intervient après l'explosion accidentelle d'un camion de l'armée pakistanaise, la veille sur une mine, tuant dix soldats, près de Sialkot, à une centaine de kilomètres au sud-est d'Islamabad.