Quatre-vingt et une personnes, dont des officiers appartenant à différents corps de sécurité, ont comparu devant la justice pour leur implication présumée dans un trafic de drogue international. Pas moins de 61 personnes appartenant à différents corps de sécurité ont été présentées à la justice. «C'est la première fois qu'un groupe aussi important comprenant des éléments de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires et de la Marine royale, est impliqué dans une affaire de drogue», a indiqué une source sécuritaire, à l'issue de l'audition des suspects jeudi soir dernier par le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca. Parmi les suspects, 29 appartiennent au corps de la Marine royale, 17 à la Gendarmerie royale et 15 aux Forces auxiliaires. Cela fait au total 61 responsables et agents de sécurité, qui sont appelés à la barre pour répondre de leur implication présumée dans une affaire de trafic de drogue à partir de Nador à destination de la Belgique et des Pays-Bas à travers l'Espagne. Les suspects, dont plusieurs officiers, ont déjà été suspendus de leurs fonctions par leurs corps respectifs, en attendant l'issue d'un procès qui s'annonce riche en rebondissements. Outre les officiers, le groupe démantelé comprend plusieurs dizaines d'agents de sécurité et de civils impliqués à différents niveaux dans ce gros trafic de drogue ( fournisseurs de drogue présumés, pilotes d'embarcations pneumatiques et personnel de stations-service). Selon une source sécuritaire, les trafiquants auraient déjà exporté plusieurs tonnes de haschich vers Bruxelles et Amsterdam, en passant par Madrid. Cette affaire a éclaté le 11 janvier, quand, sur instructions du Parquet, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation d'un important trafiquant de drogue, qui effectuait des expéditions de chira à partir de la région de Nador à destination des côtes espagnoles. Des sources judiciaires avaient précisé que le narcotrafiquant en question effectuait ces expéditions pour le compte de commanditaires établis en Espagne, en Belgique, en Hollande et dans la ville marocaine occupée de Melillia. Ce narcotrafiquant serait à la tête de cet important réseau constitué d'une vingtaine de personnes opérant avec la complicité présumée de responsables et d'agents appartenant à différents corps sécuritaires. L'implication d'agents de la sécurité n'est certes pas la première en son genre, bien des affaires où de hauts responsables sécuritaires ont été reconnus coupables avaient été dévoilées. Mais vu le nombre des sécuritaires arrêtés cette fois, sans négliger évidemment le degré de leur responsabilité, l'affaire qui vient d'éclater reste sans précédent. Réunion à Rabat du Comité mixte maroco-espagnol de lutte anti-drogue Le Comité mixte maroco-espagnol de lutte anti-drogue a tenu, vendredi 23 janvier, à Rabat, une réunion préparatoire de la rencontre des ministres de l'intérieur des Royaumes du Maroc et d'Espagne, prévue ce lundi à Madrid. L'ordre du jour a comporté l'examen de la coopération bilatérale, notamment les enquêtes conjointes, le renforcement des moyens de lutte contre le trafic ainsi que les mécanismes d'échange d'informations. La délégation espagnole était conduite par Francisco Javier Velasquez, directeur général de la police et de la Guardia civile alors que la délégation marocaine était présidée par Khalid Zerouali, Gouverneur, directeur de la migration et de la surveillance des frontières.