Une enquête du CMF-MENA révèle que 91,7% des entreprises privées sont insatisfaites de la qualité de l'information fournie par l'administration. Plus de 91% des entreprises privées trouvent que les informations qu'elles reçoivent des ministères et des administrations ne sont pas complètes. C'est l'un des points révélés par une enquête réalisée par le Center for media Freedom Middle East and north Africa (CMF-MENA) sous le thème «l'entreprise privée et l'accès à l'information publique au Maroc». Ces résultats ont été dévoilés par Said Essoulami, directeur CMF-MENA, lundi 22 décembre, lors d'une conférence de presse organisée à Casablanca. Cette enquête s'est basée sur des questionnaires collectés pendant les mois de septembre et novembre derniers. En effet, plus de 77% des entreprises pensent que ces informations ne sont pas actualisées et 70% disent qu'elles ne sont pas utiles. Cette enquête a été réalisée auprès de 300 entreprises marocaines opérant dans sept secteurs d'activités économiques. Il s'agit du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), le textile, le secteur financier, le secteur de l'énergie, le secteur agroalimentaire et le tourisme. Cette enquête a précisé que les entreprises rencontrent de nombreux problèmes dans la recherche de l'information. «Les entreprises marocaines souffrent de nombreux problèmes liés essentiellement à la difficulté d'accès à l'information publique et à la faible qualité de cette information», a souligné M. Essoulami. Il s'agit des difficultés à l'identification de la source administrative qui a été citée 111 fois par les entreprises enquêtées ce qui représente 21,94% des citations. Les informations incomplètes arrivent à la deuxième place avec 82 citations, ce qui représente 16,21%. Quant aux retards des informations fournies par les administrations, ils se placent à la troisième place avec 77 citations, ce qui donne un pourcentage de 15,2%, tandis que l'indisponibilité des informations demandées arrive à la quatrième place. Cette enquête a démontré que la majorité des entreprises cherchent auprès des administrations des informations sur des statistiques et la politique fiscale. Une grande masse d'entreprises utilise l'Internet comme moyen d'accès à l'information publique. Pour la qualité de l'information, 91,7% des entreprises sont insatisfaites de la qualité de l'information fournie par l'administration. L'enquête a relevé aussi que plusieurs entreprises n'utilisent pas les services de la CGEM. «La CGEM n'a pas intégré dans son livre blanc cette question de droit à l'information qui est un droit primordial pour les entreprises. On n'a pas encore adopté une loi sur l'accès à l'information, alors que d'autres pays ont dépassé cette étape», a ajouté M. Essoulami. Pour dépasser cette situation, les entreprises recommandent plusieurs solutions aux autorités publiques. Il s'agit d'abord de veiller à la publication de tous types d'information sur les sites Web des ministères et des administrations. Ensuite les ministères et des administrations doivent mieux organiser l'accès à l'information pour les entreprises. En plus l'Etat doit former son personnel administratif chargé de la communication pour mieux répondre aux demandes des entreprises, selon la même source.