L'Otan a fait pression sur les Etats-Unis pour qu'ils acceptent la reprise de tous les contacts avec la Russie, restreints en raison du bref conflit entre la Géorgie et Moscou. Lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan à Bruxelles, l'Allemagne, mais aussi l'Italie et d'autres pays ont appelé Washington à surmonter ses réticences envers un retour à un dialogue complet avec les Russes. Le même jour, l'Union européenne annonçait, à l'autre bout de Bruxelles, la reprise de ses négociations avec la Russie sur un accord de partenariat. Cette décision n'est pas une surprise, les Vingt-Sept ayant estimé dès novembre que Moscou s'était suffisamment conformé aux conditions du cessez-le-feu en Géorgie. Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a rappelé mardi que l'alliance avait estimé, après l'incursion russe en Géorgie, qu'il ne pouvait plus être question de relations normales avec Moscou, mais il a ajouté : «Notre objectif n'a jamais changé : promouvoir une Europe dans sa totalité, libre et en paix, une Europe au sein de laquelle la Russie doit jouer son rôle à part entière, en tant qu'acteur responsable majeur». D'autres ont été plus explicites, à l'instar du chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini : «J'estime que le moment est venu de reprendre les négociations (avec la Russie sur la coopération)», a-t-il dit en proposant de renouer les contacts au niveau des ambassadeurs puis à celui des dirigeants lors du prochain sommet de l'Otan en avril 2009. Pour son homologue norvégien, Jonas Gahr Stoere, des contacts sont nécessaires avec Moscou à tous les niveaux. «J'ai du mal à voir ce que nous gagnons en restreignant les canaux de communication», a-t-il estimé. L'Ukraine et la Géorgie s'étaient alors vu promettre l'adhésion à un horizon indéterminé, et les pays membres avaient accepté de réexaminer avant la fin de l'année leur demande en vue d'un MAP. «J'espère que nous nous mettrons d'accord pour nous en tenir à l'accord de Bucarest. Je ne vois pas de raison d'aller au-delà pour le moment», a déclaré à la presse le chef de la diplomatie allemand, Frank-Walter Steinmeier, à son arrivée à la réunion. • David Brunnstrom (Reuters)