Saïd Aouita, directeur technique de la Fédération royale marocaine d'athlétisme, explique la nature de son différend avec Hasna Benhassi et les raisons du recul de l'athlétisme national. ALM : Pourriez-vous nous éclairer sur les causes de votre différend avec Hasna Benhassi ? Et que vous reproche-t-elle ? Saïd Aouita : D'abord, je suis surpris par les propos de Hasna Benhassi, car je l'ai toujours considérée comme une grande championne, athlète de haut niveau qui a offert au Maroc plusieurs médailles lors des Championnats du monde et les Jeux olympiques. Je n'ai aucun problème avec elle et je n'ai aucune raison pour le créer. Son programme d'utiliser la salle de musculation a coïncidé avec celui arrêté au profit des athlètes d'autres spécialités (lancer et saut). Suite au programme d'utilisation de la salle de musculation arrêté par la direction technique nationale réservée les matinées aux spécialités de fond et demi-fond et les après-midi à celles du lancer et du saut. Je considère que c'est un faux problème et que Hasna a été utilisée pour servir les intérêts des athlètes non-sélectionnés. En ce qui concerne le cas de Mouhcine Chehibi qui ne figure pas sur la liste des athlètes actuellement en stage à l'Institut national d'athlétisme à Rabat, d'où il ne peut pas percevoir un salaire de la FRMA. Il se trouve que Chehibi qui est le mari de Hasna Benhassi, pour lequel j'ai d'ailleurs beaucoup de respect, explique dans une certaine mesure les mécontentements de son épouse. D'autant plus que le règlement stipule de ne payer que les athlètes membres des équipes nationales. Je ne peux pas déroger aux règlements. Est-ce que le système disciplinaire instauré à l'Institut national d'athlétisme dérange les athlètes ? C'est vrai la nouvelle discipline dérange certains athlètes et pas tous. On ne peut pas plaire à tout le monde. À ce jour, il y a 112 athlètes (Hommes et Dames) à l'Institut qui poursuivent leur entraînement sous la supervision de tout un staff technique et médical sans aucun problème et d'une manière normale et régulière et dans d'excellentes conditions. Que proposez-vous comme solution pour résoudre les problèmes avec les athlètes ? Respecter le système disciplinaire de la direction technique nationale, notamment les règlements intérieurs de l'Institut, les programmes d'entraînement ainsi que la répartition des horaires d'utilisation des installations sportives. La pratique de l'athlétisme, et plus précisément l'entraînement de haut niveau, nécessite de la rigueur, de la persévérance de tout athlète qui aspire à atteindre le haut niveau mondial et bien entendu représenter dignement le Maroc. Je souhaite que tous les intervenants s'impliquent et œuvrent dans l'intérêt de notre pays. Est-ce que votre méthode de contrôler les athlètes est efficace dans la lutte antidopage ? Je ne cherche pas à contrôler les athlètes, mais plutôt à leur offrir les meilleures conditions de préparation. Quand on a un bon système d'entraînement et d'encadrement, les problèmes de dopage ne se poseront jamais. Quelles sont les raisons du recul de l'athlétisme national ? Il y a le désordre et le manque de respect du règlement de ce sport, des horaires d'entraînement, du respect de l'autre et surtout la triche. Et finalement, il faut du sérieux et de la discipline pour atteindre les objectifs tracés. Comment, selon vous, rendre au sport ses lettres de noblesse ? Il existe des instances internationales dont le rôle principal est de veiller sur le bon déroulement du sport et garder sa noble mission avec un règlement très ferme. Bien évidemment, la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA) se conforme aux règlements et à ces instances dont ceux de l'IAAF.