Des sessions de mise à niveau agricole sont organisées au profit des jeunes agriculteurs pour varier la production et dynamiser la filière des PAM. Dans le cadre d'un partenariat d'extension culturale regroupant le centre agricole de Laâyoune (préfecture, d'Oujda) et des centres de consultations agricoles, une première session de formation étalée sur trois jours (du 12 au 14 novembre) vient d'être organisée au profit d'une trentaine de fellahs exprimant le désir de varier leurs activités agricoles par l'amplification productive des plantes aromatiques et médicinales en irrigué. Elle vise aussi à sensibiliser sur l'importance de l'amélioration continue du potentiel de production. Une session de formation théorique suivie d'expérimentations pratiques chez des agriculteurs qui sont déjà avancés dans la production des plantes aromatiques et médicinales (PAM) ou qui expérimentent la culture de nouvelles variétés, tel le safran. Ce dernier commence à réussir aux agriculteurs locaux qui ne cessent d'interpeller les chercheurs agronomes pour optimiser leurs productions. Cette formation, a expliqué Mohamed Cherkaoui directeur du centre agricole de Laâyoune, «est dispensée selon une progression en crescendo ciblant des besoins spécifiques. Elle s'adresse essentiellement à des fellahs qui ont exprimé le souhait de développer leurs connaissances en ce domaine». La dynamisation des filières des plantes aromatiques et médicinales initiées par le département des affaires agricoles d'Oujda trouve un écho favorable auprès de jeunes agriculteurs en quête de variabilité et de cultures alternatives. Cela s'insère aussi dans le cadre d'une stratégie élaborée par le département de l'agriculture cherchant à valoriser le potentiel de la flore sauvage des forêts de l'Oriental. C'est le cas du romarin qui est déjà en phase d'exploitation et de commercialisation et qui a bénéficié d'une labellisation. Par ailleurs, dans deux semaines ces participants passeront à la phase d'extraction des huiles, dans le cadre d'un autre module de formation. Alors qu'à la fin de ce mois un troisième cycle de formation sera organisé à l'intention des éleveurs pour les initier aux nouvelles techniques d'engraissement. «Nous ciblerons spécialement les chèvres et les cabris tout en aidant ces éleveurs à bien préparer les ventes de Aïd El Adha», a daclaré à ALM Ahmed Ismaili, ingénieur agricole et encadreur de ces journées. Intervenant lors de la séance pratique, Yassine Maach, de l'Institut national des plantes médicinales et aromatiques, a fait la présentation de certaines plantes qui présentent une valeur ajoutée en termes de gain mais aussi adaptée aux conditions climatiques de la région. L'objectif affiché est de répondre à la politique nationale qui cherche à mettre en place des cultures de substitution à valeurs ajoutées pour remplacer les céréales, a-t-il fait remarquer. Un tel travail ne peut aboutir que s'il est appliqué à des cultures adaptées répondant aux critères de l'offre et de la demande. «Nous risquons gros si on s'aventure dans des cultures sans preneurs», ont noté, cette fois ci, plusieurs agriculteurs qui sont en phase de commercialisation de leurs produits. Ils avancent que cette agriculture a besoin d'appui et d'encadrement mais aussi de visibilité. En termes de réglementation les produits, locaux sont confrontés à la labellisation qui pénalise les petits agriculteurs et qui risque de freiner l'enthousiasme de certains.