Un litige oppose actuellement le directeur d'une école privée à Rabat et des parents qui l'accusent d'avoir violenté leur enfant. Le directeur de l'établissement scolaire privé, «Al Îlm Wal Imane» de Rabat, a reconnu avoir frappé l'écolier, Ismaïl, deux petits coups, mais sans lui fracturer le poignet. «L'école est un lieu d'enseignement, de formation et d'éducation». «Comment puis-je déroger à cette règle?», clame le directeur- fondateur de l'établissement scolaire privé «Al Îlm Wal Imane» (La science et la foi), Ahmed Khadr, que des parents d'un élève accusent d'avoir fracturé le poignet de leur enfant. Cet Egyptien, quinquagénaire qui ne jure que par l'amour du Maroc où il a choisi de s'installer depuis 1974, rejette l'accusation dont il fait l'objet. Il préfère, d'abord, expliquer, sereinement, sa longue histoire faite de fascination et de succès au Maroc. «Après avoir achevé mes études universitaires à Rabat, j'ai fondé, en 2002, les classes primaires de mon établissement scolaire», relate-t-il. «Tout marchait très bien», se réjouit Ahmed Khadr. Les choses ne marchent plus très bien comme auparavant? «Non», tranche-t-il sur un ton sérieux tout en précisant que «la concurrence peut créer des ennemis». Une réalité qu'il n'a jamais crue. «Mais en ouvrant cette année les portes du collège, je me suis attiré toutes sortes de tracasseries… », note-t-il sur un ton de regret. De quelles tracasseries parle-t-il ? Dans notre édition n°1790 du mardi 4 novembre, nous rapportions ici même l'affaire sous l'intitulé «Un écolier maltraité par son directeur». En fait, le titre n'a pas été du goût du directeur Ahmed Khadr. Pas plus que la plainte portée contre lui par la famille d'Ismaïl, l'écolier qui affirme être victime de violence à l'école et qui poursuit ses études à la septième année d'enseignement fondamental. «C'est une plainte dénuée de tout fondement», insiste M. Khadr. Ce dernier reconnaît avoir frappé l'élève Ismaïl, mais rejette l'accusation selon laquelle il aurait été à l'origine de la fracture de son poignet. Reste à savoir comment les choses en étaient arrivées jusque-là. «L'écolier Ismaïl est connu pour sa turbulence», concède une institutrice. Alors, que s'est-il passé ?. Selon le directeur Ismaïl et d'autres élèves se moquaient de l'éducatrice qui les accompagnait le jour de l'incident à bord du minibus du transport scolaire. Après avoir noté leurs noms, l'éducatrice a déposé la liste, jeudi 23 octobre, sur le bureau du directeur. Ce dernier, toujours selon la plainte, les aurait maltraités violemment avec un câble électrique. Le directeur du collège ne nie pas les faits. Mais, il assure qu'il «a frappé Ismaïl comme ses trois autres camarades qui se moquaient de l'éducatrice à bord du minibus». «D'abord, je ne leur ai pas donné plus de deux petits coups sur les mains et non pas avec violence comme prétend l'enfant…», affirme à ALM le directeur du collège. Le médecin du service des urgences chirurgicales à l'hôpital d'enfants à Rabat qui a examiné Ismaïl a attesté, selon le certificat médical qu'il a remis aux parents d'Ismaïl, que ce dernier souffrait de «traumatisme du poignet droit» et non pas de fracture comme il a été dit dans la plainte. «Deux coups légers avec un tuyau en plastique ne peuvent en aucun cas fracturer le poignet de l'enfant… », insiste le directeur, qui s'interroge pourquoi les trois autres écoliers n'ont pas subi de fractures. Un écolier qui poursuivait ses études, durant trois ans, aux mêmes classes qu'Ismaïl et qui accompagnait ce dernier lors de l'incident, a affirmé à ALM que ce dernier n'hésitait pas à dire des mots vulgaires lorsqu'ils sont à bord du minibus du transport scolaire et qu'il avait déjà, il y a trois ans, eu des fractures lorsqu'il jouait près de chez lui. Une réalité que les parents d'Ismaïl ne nient d'ailleurs pas. Le dossier étant devant les tribunaux, la justice dira son mot sur l'affaire.