Chaoui Belaassal, président du groupe parlementaire de l'Union constitutionnelle, écarte la possibilité d'une alliance à l'heure actuelle de son parti avec le groupe Rassemblement et Authenticité. ALM : Quelles sont les priorités de votre groupe parlementaire au titre de la deuxième année de la 8ème législature ? Chaoui Belaassal : Nous nous attendons à une rentrée parlementaire chaude. Plusieurs dossiers épineux seront au centre du débat à la Chambre des représentants. D'abord la loi de Finances qui va connaître un débat houleux. Pour notre part, nous tenons à ce que cette loi de Finances prenne en considération l'appui du pouvoir d'achat des citoyens, la crise financière mondiale et l'amélioration des pouvoirs sectoriaux, surtout sur le plan social et économique. Les projets de lois relatifs à la Charte communale et au Code électoral figurent aussi parmi nos priorités. À ce sujet, le ministère de l'Intérieur s'entretient avec les différentes formations politiques afin de trouver un terrain d'entente. En tant que groupe parlementaire, nous avons plusieurs suggestions. Plusieurs sujets seront discutés pour être au rendez-vous lors des échéances de 2009. Nous sommes également pour la participation de la femme en tant que candidate et élue. L'expérience nous a démontré que les femmes occupant une place importante dans la société ont enregistré de bons résultats. Quelle lecture faites-vous du discours royal prononcé lors de la rentrée parlementaire ? Le discours royal a envoyé des messages clairs aux représentants de la Nation. Après avoir fixé la date des échéances de 2009, prévues le 12 juin 2009, le Souverain a fait le lien entre «la démocratie locale» et «le développement». SM le Roi a affirmé que le Maroc n'avait pas besoin de discours stériles, précisant que la concurrence entre les différents partis politiques doit se faire sur la base de programmes pointus. Le Souverain engage ainsi les partis à concourir sur la base d'idées. SM le Roi a également adressé un message clair aux jeunes, en engageant le gouvernement à ramener l'âge d'éligibilité de 23 à 21 ans. Ce message encourage les jeunes à assumer leur responsabilité et s'impliquer davantage dans la gouvernance des villes. La lutte contre la corruption a également été mise en exergue. En tant que groupe parlementaire, nous soulignons qu'un arsenal juridique est indispensable pour combattre ce fléau. La voie démocratique qu'a prise le Maroc va dans le sens d'une série de réformes dont la lutte contre la corruption. S'agissant de la question du Conseil économique et social, le Souverain a décidé de mettre en place cette institution constitutionnelle et a engagé le gouvernement à élaborer un projet de loi et le présenter au Parlement avant la fin de l'actuelle session. Nous souhaitons que le gouvernement soit au rendez-vous pour la mise en place de cette institution et qu'il soit présent pour répondre aux suggestions des parlementaires. La date des élections communales aura lieu le 12 juin 2009. Votre parti envisage-t-il des alliances en perspective de cette échéance ? Dans le travail politique, les partis ont besoin de nouer des alliances pour la mise en place de leurs programmes. Heureusement que notre pays consacre le pluralisme partisan. Les alliances doivent se faire sur des bases bien déterminées. Nous avons des principes libéraux et modérés. Aussi, l'alliance avec un parti politique doit se faire sur la foi d'une communauté d'idées et de programmes; il faut faire en sorte que l'exigence d'homogénéité soit respectée afin d'éviter les malencontreuses fausses notes. À l'heure actuelle, nous n'avons pas encore reçu de proposition, mais nous restons ouverts à toute suggestion. Assurément, dans l'état actuel des choses, rejoindre le groupe Rassemblement et Authenticité ne pourra pas avoir lieu. Mais pour les élections de 2012, c'est un projet à retenir.