CFG Group dément catégoriquement avoir été à l'origine de la chute boursière du lundi 15 septembre, comme il a été indiqué dans un article du Matin publié le lundi 22 septembre. CFG Group va porter plainte contre le quotidien Le Matin pour diffamation et calomnie. «Ce qui a été relayé dans cet article avec des éléments sans fondements porte atteinte à notre réputation. C'est de la diffamation et de la calomnie ! Nous allons entamer une action en justice contre Le Matin», a annoncé Amyn Alami, président-directeur général de CFG Group, lors d'une conférence de presse le mercredi 24 septembre à Casablanca. Une rencontre de mise au point à laquelle ont été conviés les médias nationaux au lendemain de la publication d'un article intitulé «CFG en flagrant délit» sur les colonnes du quotidien francophone du groupe Maroc-Soir. Dans cet article, CFG Group est accusé de délit d'initiés, de manipulation des cours et infraction dans le domaine boursier. M. Alami dément catégoriquement ces accusations qu'il juge calomnieuses et que le journal s'est permis de publier sans avoir la moindre preuve. D'ailleurs, on ne peut pas avoir des preuves de quelque chose qui n'existe pas, précisent les responsables de CFG. «Nous n'avons émis aucun ordre à découvert. Pourquoi ? D'abord, parce que cette pratique est interdite par la loi. Et, ensuite, parce que tout simplement, le système informatique de CFG ne le permet pas. Ces accusations se trouvent donc sans fondements», affirme le P-dg de CFG Group. «Le deuxième point cité dans cet article est encore pire ! Il parle d'une réunion à la Bourse, jeudi 18 septembre, où l'on aurait demandé à CFG de retirer ses ordres et qu'on aurait accepté de le faire et le marché serait tiré vers le haut ! C'est faux !», s'indigne M. Alami. «Lors de ce f'tour, Attijariwafa bank a demandé une vérification des ordres. J'ai été personnellement choqué parce que passer des ordres à découvert est une pratique strictement interdite. Par ailleurs, nous n'avons passé aucun ordre hors limite. Par contre, nous avons proposé à ce qu'il n'y ait plus de réservations de trois jours ! », précise Youssef Benjelloun de CFG Group. En fait, tout remonte à la journée du lundi 15 septembre où le Masi a chuté de 3,39 % et le Madex de 3,51%. Ce jour-là, la place financière casablancaise a fait 500 millions de dirhams. Dans ce volume, CFG Group a réalisé 116 millions de dirhams, soit 23 % du marché. «La Baisse de la bourse est une chose normale. Les 20 réservations étaient la seule nouveauté», note le P-dg de CFG Group. Toujours, ce lundi 15 septembre, et parmi les valeurs qui ont chuté de 6 %, il y avait Addoha. «À 195 dirhams pour l'action Addoha, il n'y avait plus d'acheteurs. C'était comme une pierre qui tombait dans le vide. Nous n'avons aucune volonté de planter Addoha», ajoute M. Alami. Et pourtant, la chute des indices boursiers a été prévue par les analystes de CFG Group. «Depuis le début de l'année, nous pensons que le marché est cher et nous croyons à quatre valeurs : Addoha, ONA, IAM et AWB. Fin août dernier, nous avons émis une note où l'on a dit que le marché est fragile et qu'il y a un risque de baisse», rappelle-t-il. Devant ces accusations, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) est en train de faire ses investigations et dément lui aussi l'existence d'ordre à découvert. Sur ses relations avec la directrice générale du CDVM et autres éventuels traitements de faveur à l'égard de CFG Group, le P-dg de CFG Group rejette tout en bloc. «Dounia Taârji a vendu ses parts dans CFG Group le jour même de sa nomination par SM le Roi à la tête du CDVM ! C'est d'ailleurs un honneur pour nous que le CDVM est venu chercher son directeur général au sein de l'équipe de CFG!», souligne M. Alami. «Indépendamment de cet article et de ces accusations, le CDVM fait ses investigations d'autant plus que cela intervient après une semaine de chute continue», concluent les responsables de CFG. Réglementation de l'analyse boursière Aux analystes boursiers, le CDVM vient d'envoyer une circulaire sur les règles déontologiques régissant le domaine, mais aussi les sanctions. Datée du 15 septembre, la circulaire rappelle que l'usage d'une information privilégiée est punie d'un emprisonnement de trois mois à deux ans et d'une amende pouvant atteindre le quintuple du profit éventuellement réalisé, sans qu'elle puisse être inférieure à 200.000 dirhams, ou l'une de ces peines seulement. En plus, la communication par toute personne à un tiers en dehors du cadre normal de sa profession ou de ses fonctions d'une information privilégiée est punie de trois mois à un an d'emprisonnement et d'une amende de 20.000 à 100.000 dirhams. Pour la diffusion d'une information fausse ou trompeuse, la sanction prévue par la loi est l'emprisonnement de trois mois à deux ans en plus d'une amende de 10 000 à 500 000 dirhams ou de l'une de ces peines seulement. Le montant de cette amende pourra être porté jusqu'au quintuple du montant du profit éventuellement réalisé, sans qu'il puisse être inférieur à ce même profit.