Hit Radio, et les autres Radios de sa génération, arrivent à un âge où un bilan d'étape est nécessaire. Toute émission de libre antenne comporte des risques, j'ai envie de dire toute émission en direct, y compris à la télévision, mais aussi tout débat public sont susceptibiles de dérapages, de bavures. Les exemples sont nombreux et cela dans tous les pays. Aujourd'hui, c'est l'émission «Libre antenne» sur Hit Radio qui se retrouve sur la sellette, or, quels que puissent être le talent de l'animateur, la vigilance de l'équipe, le sérieux des dirigeants… nul média ouvrant son antenne au public n'est à l'abri d'un tel débordement. Je ne cherche ici pas d'excuses à qui que ce soit –d'ailleurs rien ne m'y autorise si ce n'est le fait d'être un fidèle auditeur- mais souhaite tout simplement établir les circonstances. Momo a dérapé lors de son émission –nul de le conteste- et il est légitime que la direction de Hit Radio réagisse, ce qu'elle a d'ailleurs fait rapidement, tout comme il est normal que la HACA sanctionne. Cet incident montre à l'évidence également les «dangers» de ce genre d'émissions, qui montre ici ses limites. Le concept n'est-il pas dépassé ? En tout cas, la question mérite d'être posée… Pour autant, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, Hit Radio est une bonne Radio et a su ouvrir une nouvelle voie – une nouvelle voix- à notre jeunesse. Younes Boumehdi, son directeur, est un «type bien», conscient de ses responsabilités, et de celles de son antenne ; Momo, quant à lui, est un animateur de talent, en phase avec son public, un «pote» avec tout ce que cela comporte d'atouts et d'inconvénients, entre autres sûrement le manque de recul et de maîtrise vis-à-vis des problèmes soulevés par les jeunes auditeurs. Mérite-t-il cependant d'être traité avec excès ; certes non, il a commis une erreur, il est sanctionné et je suis sûr qu'il doit être très mal en ce moment : il lui faut à présent réfléchir, comprendre, assumer. Laissons-lui sa jeunesse, son talent… il mérite une autre chance. Travailler, œuvrer, dialoguer… avec les jeunes n'est pas chose aisée et comporte bien des risques, croyez-moi. Mais après tout, le propre de la jeunesse n'est-il pas de commettre des erreurs, charge à nous de les leur montrer et de les réparer, voire les aider à les réparer. Hit Radio, et les autres Radios de sa génération, arrivent à un âge où un bilan d'étape est nécessaire : ils ont un vrai devoir de divertir, d'amuser nos jeunes mais aussi de les guider, les «éduquer». Charge à eux également de faire tomber un certain nombre de tabous mais avec respect, conscience et responsabilité. Trois minutes de dérapages à l'antenne sont certes lourdes de conséquences, mais elles ne peuvent faire oublier les centaines d'heures animées à bon escient. Chacun d'entre nous, dans son rôle d'adulte : parent , enseignant, éducateur, sportif, artiste, élu… a un rôle à tenir vis-à-vis de nos jeunes, y compris celui d'être «exemplaire». Lourde tâche n'est-ce pas, qui relève parfois de «mission impossible». Nous sommes tous à un moment ou à un autre susceptibles de commettre une erreur, l'important étant de l'admettre, s'en excuser et la corriger. Essayons vis-à-vis de cette affaire de garder une attitude mesurée, c'est notre responsabilité et notre intérêt pour l'avenir.