Le secrétaire général du PND, Abdellah Kadiri, et des membres du bureau politique de son parti annoncent leur retrait du projet de fusion dans le PAM. C'est la confusion totale au sein du Parti national démocrate (PND). Les députés, les élus communaux, et tous les cadres et militants de la formation dirigée par Abdellah Kadiri ne savent plus à quel saint se vouer. Après avoir appris à travers les médias que leur formation politique allait disparaître en fusionnant dans le parti Authenticité et Modernité (PAM), plus connu comme étant «le parti de Fouad Ali El Himma», ils découvrent, encore une fois à travers les médias, que ce projet de fusion est annulé. Mais, alors que certains d'entre eux affichent leur soulagement, d'autres, par contre, se sont rebellés contre leur secrétaire général et ont proclamé haut et fort que leur parti n'existe plus et qu'ils adhèrent au PAM. Depuis l'annonce, le 7 août dernier, de la création du parti Authenticité et Modernité dans le cadre d'une fusion entre cinq petites formations politiques, les choses ont commencé à se détériorer au sein du parti de Kadiri. Pris de dépourvu, des cadres et des militants ont commencé à se poser des questions sur le devenir de leur parti en s'interrogeant sur la légalité de l'opération. Comment le secrétaire général du parti peut-il, juste en signant une déclaration, décréter la fin de tout un parti politique ? Ne fallait-il pas réunir les cadres et militants du parti dans le cadre d'un congrès pour décider de la suite à donner au projet de fusion ? Des questions qui n'ont pas trouvé de réponses chez les dirigeants du parti tellement ils étaient pris par leur enthousiasme à intégrer la nouvelle future grande formation. «Les plus enthousiastes sont ceux qui comptent sur le nouveau parti pour leur procurer une nouvelle virginité politique», explique un cadre du PND. C'est justement, à cause d'un différend sur les candidatures que les fiançailles entre le PND et le PAM ne vont pas aller jusqu'au mariage. La multiplication des désaccords sur les accréditations pour les candidatures aux élections partielles vont déclencher l'alarme chez le secrétaire général du PND, Abdellah Kadiri. «Il s'est retrouvé, après avoir passé plusieurs décennies à la tête d'un parti politique, avec une sensation d'avoir été dépouillé de son parti. Il n'avait plus aucun pouvoir décisionnel ni même consultatif. Il fallait réagir», indique un proche du secrétaire général du PND. C'est ce qui explique, selon la même source, la décision du 12 septembre, d'annuler le projet d'intégration dans le PAM. Mais, ce qui paraissait tout à fait logique et normal, s'avéra plus compliqué. La première réaction de l'autre partie était choquante pour le bureau politique du PND. Hassan Benaddi, secrétaire général du PAM – provisoire puisque le parti n'a pas encore tenu son congrès constitutif – indique dans une déclaration à la presse que le PND n'a plus aucune existence légale ce qui signifie que les décisions de M. Kadiri n'auraient aucune valeur juridique. «Une fois, le récépissé de dépôt légal relatif à la création du parti Authenticité et Modernité a été délivré par les autorités concernées, les partis fusionnés n'existent plus en tant que tels, y compris le parti de M. Abdellah El Kadiri», a déclaré M. Benaddi. « Étrange déclaration de la part de quelqu'un qui aspire à diriger une grande formation politique », réplique un cadre proche de Kadiri avant d'ajouter : «le récépissé délivré par le ministère de l'Intérieur signifie uniquement que le dossier d'annonce de la création d'un nouveau parti politique remplit toutes les conditions exigées par la loi, mais tout demeure assujetti à l'accomplissement des autres aspects de la procédure dont, bien sûr, un congrès national constitutif». Un avis que ne partagent pas d'autres membres influents du PND qui veulent aller jusqu'au bout dans le projet de fusion. Samedi, une conférence de presse est organisée par les pro-PAM pour exprimer leur rejet de la décision des membres du bureau politique annulant le projet de fusion. Devant les journalistes, ils renieront haut et fort leur direction et ne cesseront de proclamer le décès politique de leur formation politique d'origine. «Le PND est mort, il n'existe plus», ont-il déclaré devant la presse. Une déclaration qui ne fait qu'aggraver la confusion non seulement chez les militants du PND et les futurs militants du PAM, mais aussi et surtout chez la classe politique qui ne comprend plus ce qui se passe.